Free Mobile : ce qui pourrait changer dans la téléphonie mobile
Free a décroché, vendredi 18 décembre, la quatrième licence de téléphonie mobile de technologie 3G. Il devient ainsi le quatrième opérateur propriétaire de son réseau mobile, aux côtés d'Orange, SFR et de Bouygues Telecom. Le "trublion de l'Internet", qui avait cassé les tarifs de l'ADSL il y a près de huit ans, devrait lancer ses offres dès 2011, et bousculer la concurrence avec des prix agressifs. Après avoir été désigné par l'Arcep, Free doit désormais construire son réseau et ses infrastructures. Le chantier nécessitera au moins 18 mois. Les premières offres commerciales de la marque Free Mobile pourraient donc apparaître vers la mi-2011. Dans un communiqué publié fin octobre 2009, le groupe Iliad, maison mère de Free, avait indiqué qu'il souhaitait "répondre à la forte attente des consommateurs vis-à-vis d'offres plus simples, moins chères et plus innovantes". En interview, Xavier Niel, fondateur d'Iliad, a également évoqué son désir de diviser par deux la facture de téléphonie mobile des Français, soit une économie de 1000 € par an et par foyer. Pour rentabiliser les lourdes sommes investies dans la construction de son réseau, Free serait contraint de proposer des tarifs alléchants afin de recruter rapidement un maximum d'abonnés. Avec une base de plus de 4 millions de clients à ses offres ADSL, Free pourrait bien être tenté de proposer aux "freenautes" des abonnements incluant à la fois l'accès à Internet triple-play et la téléphonie mobile. Toutefois, ce type de démarche est mal perçu par l'Autorité de la concurrence, qui vient d'annoncer une enquête sur Bouygues et SFR sur leurs pratiques de "cross selling". L'arrivée d'un nouvel entrant va permettre de stimuler la concurrence entre les différents opérateurs présents sur le marché. Selon les analystes et les associations de consommateurs, le lancement d'offres agressives de la part de Free devrait amener ses trois autres rivaux à réviser leur grille tarifaire, à l'image de ce qui s'était produit en 2002 quand Free avait cassé le prix des abonnements ADSL à 29,99 euros par mois. Free devra dans un premier temps déployer des antennes dans plusieurs grandes agglomérations françaises afin de couvrir au moins 25% de la population française. A partir de là, il pourra négocier l'accès au réseau de l'un de ses concurrents dans le cadre d'un contrat d'itinérance (roaming). L'apparition de nouvelles antennes et leurs risques sanitaires devraient soulever les inquiétudes de la part des riverains et des associations.