France Télévision: « On est tout petit face aux nouveaux entrants »
Lors du Forum des Télécoms et du Net organisé par les Echos, le 16 juin, les chaînes de télévision, les opérateurs télécoms et les fabricants d'électronique grand public ont débattu de l'impact des télé-connectées. L'écosystème de l'audiovisuel est en effervescence sous la pression de Google et d'Apple.
Lors du Forum des Télécoms et du Net organisé par les Echos, le 16 juin 2011, les principaux acteurs de l'audiovisuel en France ont fait le point sur la mise en place d'un business modèle autour des télé-connectées. Les fournisseurs de contenu, TF1 et France Télévision en l'occurrence, cherchent à utiliser ces nouvelles opportunités technologiques pour enrichir leurs offres. Les opérateurs télécoms cherchent quant à eux à défendre leur valeur ajoutée et à justifier l'intérêt d'un financement du Très Haut Débit.
Les chaînes de TV réagissent
Les diffuseurs traditionnels de contenus, comme TF1 et France Télévison n'ont - au début - pas su comment réagir face à l'arrivée de la TV connectée. Ces nouveaux postes de télévision sont raccordables à internet afin d'autoriser de nouveaux services d'interactivité et d'accès à des portails de vidéos à la demande fournis par les constructeurs de téléviseurs tels que Sony ou Samsung.
L'expérience utilisateur s'en trouve profondément enrichie. Les opérateurs télécoms proposent déjà depuis longtemps de la VOD (Video On Demand) directement sur leurs propres portails de contenu et ils ont ouvert l'accès vers internet des postes de TV. Dans ce nouveau contexte, le spectateur ne risque-t-il pas de se détourner des chaînes de télévision classiques ?
« Les chaines françaises n'ont au début pas profité de ces nouvelles opportunités. Aujourd'hui, ça s'ouvre », estime Gilles Maugars, Directeur général adjoint technologies et systèmes d'informations chez TF1. Cependant, il ajoute que « les opérateurs télécoms sont toujours...
Photo: table ronde lors du Forum Télécoms et du Net, le 16 juin 2011.
Cependant, il ajoute que « les opérateurs télécoms sont toujours en position de force». Conséquence, TF1 a décidé de nouer des partenariats privilégiés avec les opérateurs. « Il y a tous les ingrédients pour une collaboration » affirme-t-il.
La vision de TF1 est partagée par France Télévision. L'éco-système se transforme très vite autour de la télévision, « un tas de nouveaux acteurs viennent sur notre secteur, les nouveaux entrants [qualifiés d'« Over The Top », tels que Google ou Apple, ndlr] sont vifs et en embuscade. Nous sommes tout petits face à eux » constate Eric Scherer, directeur de la stratégie numérique chez France Télévision, « on n'en est vraiment qu'au tout début, il n'y a pas encore de modèle économique ». Il pense que l'intérêt de France Télévision est de « suivre ces nouveaux usages » en proposant des éléments de contexte qui viendront enrichir les contenus que propose le groupe.
Le média serveur dans la maison
Dans ce cadre du nouveau paysage des acteurs de l'audiovisuel, Netgem, société française spécialisée dans la fabrication des décodeurs TV et fournisseur de SFR a déjà indiqué qu'elle se rangeait aux côtés des opérateurs.
La société entend relativiser la place de la télévision connectée dans l'écosystème. Netgem concentre « l'ensemble de ses efforts de Recherche & Développement pour transformer la Box en média serveur" déclare Christophe Aulnette, directeur général de Netgem. Dans cette perspective, selon lui "Les TV-connectées sont des clients de ces média serveurs." Et pour lui, "L'enjeu est de distribuer les contenus à tous les 'devices'. L'enjeu c'est la maison connectée." Ce qui ne devrait pas satisfaire les fabricants de TV connectées.
SFR abonde dans le sens de Netgem. « Je crois beaucoup à la ...
« Je crois beaucoup à la capacité de distribution du contenu par les opérateurs au sein des foyers » déclare Jérémie Manigne, directeur général de l'innovation de SFR. Il ajoute cependant que le rôle de SFR est aussi « dans la valorisation du contenu ». Le FAI doit permettre l'accessibilité aux contenus sur différents supports.
Il affirme la volonté de «SFR de jouer un rôle important. On n'a pas peur de la concurrence. On a juste peur de ne pas jouer avec les mêmes règles » faisant implicitement référence à Google. Lorsque la nécessité d'avoir du Très Haut Débit a été abordée par les chaînes de télévision, le directeur de l'innovation de SFR a précisé que c'était là « la preuve que pour créer de la valeur nous avons tous besoin d'investir dans l'amélioration des réseaux ».
Un positionnement différent chez MySkreen
On peut cependant indiquer qu'un nouvel acteur semble un fervent partisan d'accords avancés avec les fabricants de téléviseurs connectés tels que Samsung, c'est mySkreen qui propose un portail de distribution de contenus - et qui n'était pas présent à la table ronde. MySkreen fait partie des sociétés qui entendent entrer de manière marquante sur le secteur de la distribution audiovisuelle, notamment dans le cadre d'un financement par le fonds d'investissement mis en place récemment par Eric Besson, ministre de l'économie numérique.