France Telecom se défausse sur Free pour expliquer les retards du déploiement de la fibre optique
La meilleure défense c'est l'attaque. Accusé d'être un frein au déploiement de la fibre optique dans l'hexagone, c'est par un communiqué vengeur que France Telecom réplique le jeudi 11 décembre. « Free bloque la mise en oeuvre d'un accord général sur la mutualisation du fibrage vertical, préalable indispensable au déploiement à grande échelle de la fibre » affirme l'opérateur. France Telecom met en avant sa bonne volonté dans ce dossier. « France Telecom propose une offre d'accès à son génie civil, sans équivalent en Europe. Elle est opérationnelle depuis plusieurs mois ». De plus, l'opérateur historique affirme avoir négocié, comme le demandait l'ARCEP, avec ses concurrents de manière pragmatique et ouverte un schéma d'expérimentation n'excluant aucune architecture technologique ni aucune solution de fibrage vertical (au sein des immeubles) et permettant en toute hypothèse au consommateur de choisir librement son opérateur. L'opérateur souligne l'accord en septembre dernier avec SFR. Cet accord prévoit d'expérimenter tant la solution monofibre (une seule fibre est posée pour chaque client) que la solution multi-fibres (quatre fibres par client). France Telecom estime que ces expérimentations visent notamment à établir les données opérationnelles, financières et juridiques des deux solutions envisagées pour le fibrage vertical, comme le souhaite l'Arcep. En outre, France Telecom annonce que « des négociations sont en cours avec d'autres opérateurs pour adopter la même approche pragmatique que celle de l'accord signé avec SFR ». Mais manifestement cela coince avec Free. France Telecom s'emporte contre « Free qui a refusé jusqu'à présent les propositions d'accord qui lui ont été faites, en exigeant le déploiement systématique de la solution multifibres non encore expérimentée et en privant largement les habitants des immeubles fibrés par ses soins, notamment à Paris, de la liberté de choisir un autre opérateur ». Ce qui bloquerait la mise en oeuvre d'un déploiement à grande échelle de la fibre. France Telecom estime que rien ne peut justifier d'imposer aujourd'hui aux acteurs du marché la solution de fibrage vertical multifibre exigée par Free, dont la viabilité et l'économie n'ont pas encore été expérimentées. France Télécom estime qu'on lui fait un procès d'intention lorsqu'on l'accuse de vouloir imposer à ses concurrents une solution de fibrage vertical ou une architecture technologique. L'opérateur en veut pour preuve que Free a pu raccorder sans difficulté ses clients dans des immeubles fibrés par Orange selon la solution monofibre. L'opérateur historique en déduit que sa solution est donc compatible tant avec le choix technologique d'Orange (architecture GPON) qu'avec la solution que privilégie Free (le point à point). France Telecom se retourne au final contre l'Arcep, accusée de mal faire son boulot. « Les positions de l'Autorité de régulation sur la conduite des expérimentations ne donnent pas aux opérateurs la clarté nécessaire sur le cadre juridique dans lequel ils devront prendre des décisions d'investissement, alors même qu'une procédure est ouverte depuis juillet 2007 devant le Conseil de la concurrence à la demande de Free sur le même sujet. Une clarification du cadre juridique du futur marché du très haut débit sera indispensable afin de donner à l'ensemble des acteurs désireux d'investir la stabilité juridique nécessaire à l'essor de ce marché, au service des consommateurs et des entreprises du pays et de leur liberté de choix ».