France Télécom s'oppose à la SNCF sur le vol de cuivre
Face au vol de câbles en cuivre provoquant de nombreux incidents, France Telecom veut de la discrétion, contrairement à la SNCF. 2500 abonnés sont en ce moment privés de télécommunications en Lorraine.
Dans la nuit du 6 au 7 mars 2013, des voleurs ont emporté plus de 3 kilomètres de câbles de cuivre des infrastructures de France Telecom en Lorraine. Notre confrère LorraineNumérique.Net s'est fait l'écho des dégâts occasionnés. 2500 abonnés de 16 communes sont ainsi privés de toutes télécommunications. Le rétablissement du réseau prendra plus d'une semaine à trente techniciens.
L'envolée du cours du cuivre est le motif de la multiplication de ce genre de vols affectant gravement les infrastructures d'entreprises telles que France Telecom, la SNCF ou EDF qui ont en commun la détention d'importants réseaux de câbles de cuivre. Dans le cas lorrain, les voleurs, peu futés, ont également volé de la fibre optique sans aucune valeur marchande auprès des ferrailleurs receleurs. La destruction des réseaux de fibre optique, plus au coeur de l'infrastructure, est en revanche particulièrement dommageable à l'opérateur.
Alors que la SNCF communique largement autour de ces détériorations à ses installations, ce n'est pas le cas de France Télécom.
« Nous estimons que parler de ces vols provoque leur recrudescence » indique une porte-parole de France Telecom. Celle-ci concède que, en général, seule la presse locale s'en fait l'écho. Lorsqu'un client se plaint, il lui est indiqué la raison de la panne l'affectant et le délai probable de rétablissement de la ligne mais aucune communication générale n'est donc opérée. « La date de rétablissement est la seule chose qui intéresse nos clients affectés » souligne la porte-parole.
France Télécom préfère ne communiquer aucun chiffre ...
France Télécom préfère ne communiquer aucun chiffre
France Télécom ne communique aucun chiffre consolidé sur les vols de câbles de cuivre. Il n'est pas non plus possible de savoir si 3000 mètres constituent une quantité réellement inhabituelle.
Sauf à dépasser un délai (non-précisé), les ruptures de service ne font l'objet d'aucune indemnisation ou geste commercial de la part de France Télécom. La porte-parole justifie : « nous sommes, après nos clients privés de service, également victimes de ces actes de délinquance ». De fait, juridiquement, la force majeure peut être invoquée par l'opérateur pour justifier la rupture du service.
La différence de stratégie entre la SNCF et France Télécom trouve peut-être ici sa véritable origine. En effet, la SNCF doit affronter directement le mécontentement de clients rassemblés dans des gares et attendant un train. L'opérateur ferroviaire se doit de calmer et d'indemniser cette foule voire d'inciter les voyageurs qui sont encore chez eux à ne pas se rendre dans une gare où le service est interrompu. Les clients de France Télécom victimes du même type de délinquance, eux, sont chez eux et ne peuvent pas même téléphoner pour se plaindre.
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Sur LorraineNumérique.Net : Lorraine : vols de câbles téléphoniques