France Télécom s'interroge sur sa stratégie tournée vers les actionnaires

le 21/07/2010, par EuroTMT, Opérateurs/FAI, 755 mots

La situation financière de France Télécom apparaît favorable mais le cours de bourse poursuit sa chute. La direction se demande aujourd'hui si sa stratégie tournée vers les actionnaires était la bonne.

France Télécom s'interroge sur sa stratégie tournée vers les actionnaires

(Source EuroTMT) La situation de France Télécom est paradoxale. D'un point de vue financier, tous les clignotants sont au vert. Malgré la crise économique qui a éclaté à l'automne 2008, France Télécom affichait, à la fin de l'année dernière, des comptes et un bilan plus que satisfaisants.

Certes, le groupe voyait ses revenus et ses résultats s'inscrire en baisse, mais cette dégradation, qui pouvait s'expliquer au moins en partie par la conjoncture, ne remettait pas en cause sa solidité financière. L'opérateur affiche une dette nette qui continue à diminuer, un ratio dette nette sur Ebitda qui demeure autour de 2 et, surtout, un free cash-flow (FCF) en ligne avec les objectifs du groupe, supérieur à 8 milliards d'euros, permettant de maintenir une politique de rémunération importante des actionnaires, autour de 45 % du FCF, assurant un rendement élevé.

Sur le papier, tous les ingrédients sont donc réunis pour faire de l'opérateur tricolore une valeur sûre en bourse. Et pourtant, l'action France Télécom n'a pas profité de l'amélioration des places boursières enregistrée en 2009. Le cours a ainsi baissé de près de 15 % l'an dernier, et perd encore 13 % depuis le début de l'année.

« A se demander à quoi a servi la stratégie financière mise en oeuvre par Didier Lombard et si l'argent distribué aux actionnaires n'aurait pas été mieux utilisé en interne » s'interroge un ancien dirigeant de France Télécom. Cette question demeure d'actualité, Stéphane Richard ayant réaffirmé les objectifs financiers fixés pour 2010 et 2011 malgré la mise en oeuvre d'un nouveau plan stratégique.

Pourtant, cette politique financière a eu impact réel sur les performances commerciales de l'opérateur et sur ses prises de positions à l'international. En France, cela s'est traduit par la défense des parts de marché dans le mobile et le haut débit fixe. Mais à force de se contenter de défendre ses positions, France Télécom a fini par les voir se dégrader, notamment dans le haut débit.

Certes, la violente crise sociale de l'automne 2009 a pu avoir un impact sur l'image de l'opérateur historique, au moment où l'entrée en force de Bouygues Telecom sur ce marché provoquait une nouvelle donne. Mais cette crise sociale a aussi été provoquée par la stratégie financière tournée vers les actionnaires, au détriment des salariés.

Si Stéphane Richard a décidé de bouleverser la politique sociale en France, en annonçant notamment une stabilisation des effectifs grâce au recrutement de 10 000 nouveaux ...

Illustration : Stéphane Richard, Directeur Général de France Télécom (D.R.)


(Source EuroTMT) ...salariés sur trois ans, les analystes considèrent que le volet social va se traduire par une dégradation de deux à trois points de la marge d'Ebitda France.

Comme l'opérateur veut aussi réinvestir dans le commercial pour repartir à la conquête des clients, le maintien de l'objectif d'un free cash-flow de 8 milliards d'euros va forcément passer par une réduction des investissements. Ce qui expliquerait la raison pour laquelle l'opérateur s'en tient à son plan d'investissement initial dans la fibre optique, qui ne nécessite pas une hausse de l'enveloppe globale d'investissements du groupe.

A l'international, la situation de l'opérateur français a aussi souffert de sa stratégie financière. Recentré sur l'Europe durant l'ère Breton, France Télécom a ensuite diversifié ses implantations en accroissant très progressivement sa présence en Afrique.

Si cette politique lui a permis d'éviter de débourser de grosses sommes, elle ne lui offre pas le moteur de croissance, revenus et résultats, capable véritablement de compenser la stagnation des marchés européens, comme peut le faire l'Amérique du Sud pour Telefonica.

Si Stéphane Richard a réaffirmé son ambition de poursuivre la stratégie d'internationalisation du groupe pour atteindre la barre des 300 millions de clients en 2015, une grosse opération semble toujours exclue.

Enfin, troisième problème que va devoir affronter Stéphane Richard, c'est l'échec de la stratégie de la marque intégrée Orange. Les places fortes, ou supposées telles, de l'opérateur en Europe n'ont pas bénéficié de cette stratégie. France Télécom a ainsi dû vendre les Pays-Bas, s'est résolu à fusionner sa filiale britannique avec celle de Deutsche Telekom, et en Espagne la situation demeure fragile.

Dans chacun de ces pays, France Télécom peut expliquer ses difficultés par des éléments spécifiques, mais l'opérateur tricolore a aussi peut-être manqué de punch commercial et l'effet positif attendu du « rebranding » Orange ne s'est pas produit.

Et encore une fois se pose la question des moyens, notamment financiers, accordés pour atteindre les objectifs et de l'apparente contradiction entre la politique financière et les ambitions affichées. 

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