France Télécom relance la guerre commerciale dans le haut débit
Fermement résolu à regagner des parts de marché, France Télécom adopte une politique proche de celle de ses concurrents Numéricâble, Bouygues Telecom ou SFR. L'opérateur a décidé de réduire les tarifs de ses offres haut et très haut débit et mise sur la fibre en déployant ses réseaux FTTH.
(Source EuroTMT) Après Numéricâble, Bouygues Telecom et SFR, France Télécom a, à son tour, dévoilé, mardi 1er juin, ses nouvelles offres commerciales pour le marché du haut et très haut débit. En perte de vitesse depuis plusieurs trimestres sur le DSL malgré l'embellie du dernier trimestre 2009 liée aux promotions des fêtes de fin d'année, l'opérateur historique a donc décidé de baisser le prix de ses forfaits haut débit de 5 €, pour réduire le gap entre ses tarifs et ceux de ses concurrents.
Surtout, ne pouvant pas pour le moment croiser ses fichiers d'abonnés fixes et ceux de ses abonnés mobiles pour lancer une offre quadruple-play concurrente de celles de Bouygues Telecom et de SFR dont le dossier est à l'examen à l'Autorité de la concurrence, France Télécom a décidé d'innover en intégrant à ses forfaits haut et très haut débit une heure de communication vers tous les mobiles, permettant ainsi de justifier le léger surcoût de ses tarifs par rapport à ceux de ses concurrents.
Enfin, l'opérateur a aussi décidé d'aligner le tarif de son offre à très haut débit sur celui de son offre à haut débit, soit 34,90 € par mois. Un mouvement de baisse significatif, l'opérateur commercialisant auparavant son offre fibre à 44,90 € par mois. Un alignement qui peut aussi être compris comme la volonté de l'opérateur d'accorder une priorité commerciale au très haut débit alors qu'il a repris ses déploiements depuis le début de l'année, contrairement à ses concurrents qui sont toujours en position d'attente.
Photo : Stéphane Richard, Directeur Général
Crédits photo : D.R.
(Source EuroTMT) France Télécom, qui a confirmé en février une enveloppe globale d'investissements de 2 milliards d'euros d'ici à 2015, avait indiqué vouloir déployer cette année ses réseaux FTTH notamment dans six nouvelles villes. Il les déploie déjà à Paris, dans 26 communes du 92 et dix villes de province. Mais les prises d'abonnement étaient très lentes.
L'opérateur comptait 35 000 abonnés à fin mars 2010, contre 33 000 à fin septembre 2010, pour 560 000 logements connectables, soit un taux de pénétration de 6,7 %. Un niveau inférieur d'un point au taux de la pénétration du très haut débit chez Numéricâble, actuellement de 8 %, soit 259 000 abonnés pour 3,7 millions de prises allumées à fin mars 2010, le seul autre opérateur aujourd'hui actif dans le très haut débit et qui propose un premier forfait très haut débit à 29,90 € par mois.
Pour France Télécom, cette refonte de la grille tarifaire était d'autant plus nécessaire que le marché du DSL est devenu mature en France. A fin mars 2010, l'Arcep (Autorité de régulation de la communication électronique et des postes) dénombrait 18,810 millions d'abonnés, ce qui représente plus de 45 % du marché de la téléphonie fixe (41,2 millions de lignes fin 2009).
Alors que la croissance du marché DSL va se faire dans les zones moins denses où France Télécom est en meilleure position, le principal enjeu maintenant pour l'opérateur historique est de regagner des parts de marché dans les zones denses où ses parts de marché dans le DSL sont les plus faibles. D'où, certainement, la priorité accordée à l'offre fibre. Et tant que ses concurrents ne se sont pas relancés dans la fibre optique, France Télécom a l'occasion de regagner une partie du terrain perdu.