France : l'informatique en charge des pensions des fonctionnaires à l'index
Dans la dernière édition de son rapport, la cour des comptes pointe les incohérences de l'informatique de gestion des pensions des fonctionnaires. Redondance des applications et absence de vue d'ensemble sont synonymes d'inutiles surcoûts.

« On dit qu'il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, c'est faux, il faut mettre tous ses oeufs dans le même panier mais il ne faut pas le quitter des yeux , déclarait l'humoriste Mark Twain. Un principe qu'appliquent de nos jours nombre d'entreprises qui optent résolument pour la centralisation de leur système d'information, quelque soit leur taille et leur répartition géographique, et leur historique de fusions et d'acquisitions. En revanche, les divers services de l'état chargés de la gestion des pensions des fonctionnaires continuent de cultiver fièrement leur indépendance, synonyme d'inutiles redondances. Un cloisonnement tenace Dans la dernière édition de son rapport, la cour des comptes relève ainsi un « cloisonnement tenace » entre les acteurs de cette chaîne de gestion qui agissent sans réelle coordination. Le système d'information en est le reflet. Si l'on cite le rapport, chaque ministère, voire chaque service, dispose de sa propre application, ce qui ajoute encore aux cloisonnements : VISA 3 pour le service des pensions de Nantes ; PEZ pour les centres régionaux des pensions ; PENSIONS pour l'éducation nationale, PIPER pour la défense et PENSOME pour l'écologie ; ou CONDOR, proposé par le ministère du budget. Quelle valeur ajoutée ? Cette mosaïque entraîne des redondances, notamment en matière de contrôle, et de multiples transferts de données électroniques et de documents papier. La valeur ajoutée par chaque maillon de la chaîne n'est pas analysée et aucune autorité, ministérielle ou interministérielle - pas plus le service des pensions que la direction générale de l'administration et de la fonction publique -, ne s'estime investie de la responsabilité de veiller à l'optimisation du processus d'ensemble. L'interprétation de la réglementation peut même différer d'un service à l'autre. Les redondances synonymes de surcoûts Toutefois, quelques progrès ont eu lieu relève le rapport. Si l'émiettement du système d'information n'a pas régressé, les applications sont désormais interfacées. Les avantages sont substantiels : suppression des doubles saisies, gains de productivité et sécurisation des traitements de données. Pour autant, les inconvénients de l'éclatement demeurent, sous forme de redondances et corrélativement de surcoûts. En outre, la connexion, dans les ministères, entre leurs systèmes d'information de gestion de ressources humaines et ceux des pensions reste quasi inexistante, le ministère de l'éducation nationale étant l'exception.
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Rapport de la cour des comptes sur la réforme de la gestion des pensions