France-IX refond son infrastructure réseau avec Juniper
Rançon du succès, France-IX, point d'échange international français créé en 2010, était parvenu à sa capacité maximale. D'où la nécessité de faire peau neuve, d'augmenter la capacité et d'homogénéiser le réseau, ce sera effectif au mois de juillet prochain.
Aujourd'hui, le réseau de France-IX est organisé autour d'un double coeur de réseau équipé de deux commutateurs de niveau 3 Brocade MLX 8, l'un situé à Interxion 5 et l'autre à Telehouse 2. Les clients se raccordent sur des commutateurs dans les POP (Point of Presence). Les plus gros sont dotés de Brocade MLX 8 ou MLX 16 et les plus petits de Force 10. Tous sont situés en région parisienne. Ils sont reliés au coeur de réseau par un réseau MPLS (MultiProtocol Label Switching). «Cette architecture arrivait à saturation et manquait d'homogénéité, remarque Simon Muyal, directeur technique. Par exemple, les boitiers Force 10 ne sont pas compatibles MPLS ». Impossible de les relier directement au coeur de réseau via les LSP (Label Switching Path).
France-IX a décidé de faire coup double : augmenter la capacité et homogénéiser le réseau. Trois commutateurs de niveau 3 Juniper 9214 constituent un triple coeur de réseau, car un troisième coeur a été créé à Interxion 2. Les équipements Brocade remplacés prennent la place des équipements Force 10, en périphérie. Juniper a remporté le marché face à Alcatel-Lucent, Brocade, Cisco et Extreme Networks. Les 9214 peuvent être dotés de cartes à 100 Gbit/s ou de cartes offrant un mixte 100 et 10 Gbit/s ou encore totalement 10 Gbit/s.
L'échange de paquets entre les 250 membres
«Nous n'avons pas opté pour les équipements les plus puissants en coeur de réseau car nos besoins en routage sont limités et loin des 400.000 routes de l'Internet », souligne Simon Muyal. Le rôle de France-IX consiste en effet à permettre l'échange de paquets entre les 250 membres de France-IX et constituent un groupe fermé d'usagers. Parmi ceux-ci, on trouve notamment des opérateurs, des fournisseurs de services, des sites Web... Les débits loués actuellement vont de 100 Mbit/s à 30 Gbit/s.
La mise à niveau du point d'échange ne concerne pas que les équipements actifs, mais également les infrastructures optiques. Celles-ci sont fournies par Neo Telecoms et Interoute. Jusqu'alors, la transmission en mode DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) ne servait qu'entre les coeurs de réseau. Désormais, elle sera étendue. Pour faire face aux besoins futurs, France-IX vise le 100 Gbit/s. Après des tests et des compartifs, Simon Muyal et son équipe ont opté pour une solution de multiplexage de 10 longueurs d'onde à 10 Gbit/s. « Cependant nous proposerons du 100 Gbit/s sur une seule interface aux clients qui le demanderont : c'est le 100 Gbit/s client », ajoute Simon Muyal.
Enfin, du fait que liens d'une trentaine de kilomètres atteignaient la limite du bilan optique de la liaison, France-IX a revu leur tracé pour gagner quelques kilomètres. Le point d'échange peut ainsi n'installer que des systèmes optiques passifs, moins performants que les actifs, mais moins chers. Il a également fait le choix de tranceivers à 23 dB au lieu de 14 dB. « Nous préférons prendre une marge de sécurité, car, avec le temps et la dégradation des composants des équipements traversés, l'atténuation augmente. Or lorsqu'on arrive à la limite du bilan optique, la liaison bagote et rien n'est pire pour perturber gravement le réseau tout entier. »