Fondateur d'Atos Origin: « Les opérateurs télécoms ont fait beaucoup d'erreurs dans les services IT »

le 17/12/2010, par Jean Pierre Blettner, Opérateurs/FAI, 586 mots

Les opérateurs télécoms ont fait beaucoup d'erreurs dans les services, mais ils ont beaucoup appris et ils sont prêts maintenant. Ils devraient également réussir dans les services Saas. Ce qui ne devrait pas être le cas des équipementiers. C'est ce qu'a déclaré Bernard Bourigeaud, investisseur et fondateur d'Atos Origin lors des Rencontres G9+ 2010.

Fondateur d'Atos Origin: « Les opérateurs télécoms ont fait beaucoup d'erreurs dans les services IT »

Les opérateurs télécoms sont passés par un apprentissage difficile du monde des services informatiques, mais ils seraient prêts désormais à y réussir grâce justement à cette accumulation d'erreurs. De plus, ils sont mieux positionnés que les éditeurs de logiciels pour commercialiser des logiciels en mode Saas (Software as a service). Car le fait de mettre en ligne des logiciels pour les louer à l'usage et le fait de les développer correspondent à des logiques totalement différentes. 

C'est que pense Bernard Bourigeaud, consultant et investisseur, membre de conseils d'administration importants et fondateur de la SSII Atos Origin. François Bourigeaud s'est exprimé lors des Rencontres G9+ 2010, le 16 novembre dernier. Durant sa présidence, Bernard Bourigeaud a porté le chiffre d'affaires de Atos de moins de 100 millions à 6 milliards d'euros, après l'intégration de Sligos, Origin et de Schlumberger Services a rappelé Jean-François Perret, Vice Président du cabinet d'analystes Pierre Audoin Consultants qui animait la table ronde à laquelle participait Bernard Bourigeaud. (Atos Origin vient de monter à 8,7 milliards d'euros suite à l'acquisition de la filiale de services IT de Siemens).

"Je ne pensais pas il y dix ans que les opérateurs télécoms réussiraient dans le monde du service" a déclaré Bernard Bourigeaud. "Aujourd'hui, je crois qu'ils deviendront des acteurs du service car leurs moyens financiers et humains sont très élevés, comme l'est leur crédibilité. Leur base de clients est conséquente. Surtout, ils ont réalisé de nombreuses erreurs desquelles ils ont beaucoup appris" a-t-il ajouté.  Pour cet expert, Deutsche Telekom, British Telecom et France Télécom commencent ...

Photo : Bernard Bourigeaud, ancien patron d'Atos Origin (D.R.)



... à offrir d'intéressantes activités de services. « Ils deviendront de redoutables concurrents capables de rivaliser plus facilement sur le marché international que les sociétés de service » affirme-t-il. 

Autre point important : il sera plus aisé pour les opérateurs télécom d'investir le marché des services que pour les éditeurs de logiciel. « Les marges liées aux services sont en effet plus faibles ». Pour Bernard Bourigeaud, le monde des éditeurs est plus fermé. Ses acteurs auront plus de difficultés à pénétrer significativement les activités de service. « Le SaaS sera bien plus maîtrisé par les sociétés de services et par les opérateurs télécom que par les éditeurs. » L'un des moyens pour les opérateurs télécoms de structurer des activités de service serait probablement d'acheter une société de services expérimentée, déjà dotée de l'organisation idoine. "Une acquisition est en effet intéressante lorsqu'elle permet d'accélérer l'exécution d'une stratégie" a-t-il confirmé.

Une question venue de la salle a soulevé une option possible pour la consolidation du marché des services  : les équipementiers, qui fournissent les opérateurs, pourraient-ils contribuer à consolider des activités de services à l'échelle européenne à l'heure où ils sont particulièrement menacés par les équipementiers chinois tels que Huawei ou ZTE ? "Je fais partie du conseil d'administration d'un petit équipementier allemand du coté à Francfort. Je pense que cette consolidation sera plus difficile" pense Bernard Bourigeaud.

"Les équipementiers en Europe ont toujours échoué du fait de l'écart de rentabilité très significatif entre produits vendus et services délivrés. Je n'ai jamais constaté d'efforts sérieux réalisés par les équipementiers pour se développer dans l'activité de services. Peut-être s'agit-il d'un mauvais procès fait aux équipementiers mais je crois davantage aux opérateurs télécom
» a-t-il conclu.

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