Fleur Pellerin conforte le futur accord SFR / Bouygues Télécom
La mutualisation des réseaux d'opérateurs est un sujet crucial en Europe et en France avec le projet mené depuis plusieurs mois par SFR et Bouygues Télécom. Free de son côté avait signé avec Orange un accord d'itinérance qui arrivé à échéance en 2017.
Evoquant de nombreux sujets, multipliant les conférences de presse sur tous les aspects du numérique, Fleur Pellerin est également intervenue sur les télécoms. Pour rappeler dans le JDD ce week-end que le Gouvernement tient à son principe de base, le même que son prédécesseur : la France a besoin d'un marché concurrentiel avec quatre opérateurs. Apparemment, ce rappel favorise Free, en fait c'est l'inverse.
L'opérateur filiale d'Iliad a adressé une lettre à SFR et Bouygues Télécom pour leur demander de lui ouvrir leur réseau mutualisé. Ces deux opérateurs, pressurés par la concurrence que leur inflige Free depuis près de deux ans, voient en effet leurs marges baisser et se trouvent dans l'obligation de mutualiser leurs réseaux. A défaut, ils devraient envisager des fusions. La mutualisation des réseaux est donc une alternative aux rapprochements entre opérateurs.
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Dans sa Lettre, Free menace implicitement SFR et Bouygues Télécom de les traîner devant l'Autorité de la concurrence s'ils ne lui ouvrent pas leur futur réseau mutualisé. Or, le Gouvernement souhaite cette mutualisation afin de garantir des conditions d'existence décentes à ces deux opérateurs, donc le maintien de quatre opérateurs sur le marché national. C'est ce qu'il vient de rappeler par la voix de Fleur Pellerin.
Le dossier est extrêmement compliqué. Apparemment, Free souhaite discuter avec SFR et Bouygues Télécom et entrer dans leur projet. Free a fait filtrer dans la presse sa Lettre envoyée à SFR et Bouygues Télécom. Parallèlement, Xavier Niel a également lâché une phrase surla 4G, pour dire que ses tarifs seraient inférieurs de moitié à ceux de ses concurrents. Manifestement, il fait monter la pression sur l'aspect réseau et sur l'aspect 4G afin de peser sur les futures conditions d'exercice de la concurrence.
Conclure avant la fin de cette année
Le calendrier devient pressant pour tout le monde. SFR et Bouygues Télécom doivent conclure leur accord avant la fin de cette année. La ministre du numérique leur est favorable, il reste tout de même à franchir l'obstacle de l'Autorité de la concurrence qui a déjà préparé ce dossier au travers d'un groupe de travail. L'aval sera simple si l'accord se limite à une mutualisation, plus compliqué si SFR et Bouygues Télécom passent par une co-entreprise. L'arrivée de Free dans le débat ne peut que perturber cette étape, sur laquelle SFR et Bouygues Télécom misent beaucoup.
Free de son côté est engagé avec Orange dans un accord d'itinérance qui arrive à échéance en 2017. Et il doit construire son propre réseau pour couvrir 75% du territoire d'ici 2015. Rien ne dit qu'un autre accord avec Orange sera signé. Free est également très silencieux sur la 4G, à part la petite phrase de Xavier Niel et ce, contrairement à ses trois concurrents pressés avec le Très haut débit sur mobile de rattraper les revers que leur a infligé Free ces derniers mois.
en photo : Maxime Lombardini, directeur général de Free, qui a signé la Lettre envoyée à ses deux concurrents. Il n'a pas souhaité répondre à nos questions.