Fibre ou Gfast : le patron de Deutsche Telekom s'en prend au régulateur
Le Pdg de Deutsche Telekom PDG appelle à moins de réglementation sur la montée en débit du cuivre. Une série de déclarations fracassantes contre le régulateur allemand, mais prononcées à Londres.
Tim Hoettges, Pdg de Deutsche Telekom a étalé en public la controverse qui l'oppose au régulateur allemand, le Bundesnetzagentur (qui s'occupe non seulement de télécoms mais aussi de gaz, d'électricité, des postes et des chemins de fer »). Dans sa ligne de mire, principalement la distinction faite par le régulateur entre la fibre qui serait « une bonne technologie » et le GFast qui en serait une « mauvaise ».
Tim Hoettges, qui s'exprimait lors d'une conférence à Londres (World Communication Awards), a pratiquement « remballé »le régulateur expliquant qu'il n'avait pas à choisir des technologies mais à se concentrer sur les services. Avec et argument massue : les clients ne font pas la différence entre les technologies mais ne s'intéressent qu'aux services. Argument qui a souvent servi. Loin de ses terres, Tim Hoettges est même très remonté. "Le régulateur des télécommunications fait une grosse erreur", selon lui, en matière de réglementation des services de consommation, et ils devraient définir les services très haut débit comme un produit de consommation, plutôt que comme un produit d'accès.
Les « pro fibre » et le « pro mixte »
Derrière cette charge, se cache l'évolution du très haut débit en Allemagne avec des positions »pro fibre » chez le régulateur et plusieurs opérateurs, une préférence pour l e mixte technologique chez l'opérateur dominant. Deutsche Telekom a reçu l'approbation provisoire du régulateur pour son plan de déploiement du VDSL vectoriel (permettant de s'attaquer à la distance et au bruit) la semaine dernière. Cette technologie nécessite le déploiement d'un Virtual Unbundled local Access (VULA). C'est une technologie de montée en débit complémentaire à la fibre optique, l'opérateur se déclarant partisan d'un développement mixte. Ce qui ne satisfait pas tout le monde en Allemagne.
Hannes Ametsreiter, directeur général de Vodafone Allemagne, a par exemple redit le mois dernier sa préférence pour la fibre, avertissant dans un éditorial du quotidien Handelsblatt que la compétitivité globale de l'Allemagne est fragilisée si elle continue à investir dans les réseaux de cuivre. Vodafone offre des services haut débit en Allemagne à base de fibre-to-the-armoire (FTTC) et de VDSL.