Feuilleton de l'été : une Nissan pour mon iPhrack !
... avec Apple dans le rôle de Richard III : Cette même semaine, deux méthodes de « désimlockage » d'iPhone ont été revendiquées. L'une, purement matérielle, signée George Hotz, étudiant de 17 ans, qui entame sa première année universitaire au RIT de Rochester, l'autre totalement logicielle claironnée par un groupe baptisé iPhone-sim-free. L'utilisation du hack logiciel sera payante, précisent les auteurs, et commercialisée sous forme de service destiné, dans un premier temps, aux entreprises et organisations souhaitant débloquer plus de 500 appareils. Le déverrouillage proposé par Hotz, en revanche, est totalement « open source ». Il est toutefois réservé aux personnes sachant utiliser un Weller « pointe fine » et possédant quelques lueurs dans l'implantation des composants à montage de surface. Ces détails mis à part, la modification n'appelle aucun commentaire et semble très simple. Le film des opérations est à suivre sur le blog de ce pugnace « reverse ingénieur ». Les travaux de ce jeune électronicien ont bénéficié des largesses d'un généreux commanditaire, Certicell, entreprise spécialisée dans le recyclage des téléphones cellulaires et qui a immédiatement vu dans le financement de ce hack un vecteur de promotion et le catalyseur d'une campagne de presse remarquée. La modification de l'iPhone s'est donc monnayée contre une Nissan aux lignes des plus « m'as-tu-vu » -un V6 de 300 CV tout de même-, 3 iPhones « 8 Go » et une place de consultant. Inutile de préciser qu'Outre Atlantique, pays ou vente liée et l'allégeance à un opérateur sont protégées par des verrous logiciels eux-mêmes protégés par le DMCA (Digital Milenium Copyright Act), cette annonce à fait grand bruit. IDG-NS se polarise sur les aspects financiers de la transaction sans même écrire une ligne sur la méthode employée et le Focus opère un survol rapide et objectif de la situation. Business Week, pour sa part, se penche sur les aspects légaux de l'opération, et rappelle précisément une exemption du DMCA votée en décembre dernier et qui précisément protèges les usagers américains qui souhaitent « désimlocker » leurs appareils. Les termes de la loi ne sont pas très clairs, mais il semblerait que, pour une fois, Apple ne soit pas du tout assuré d'avoir gain de cause si une action juridique était intentée contre des particuliers. Security News, pour sa part, prend de l'altitude pour mieux considérer l'ensemble des caractéristiques de l'iPhone : trop limité pour héberger des applications exogènes... c'est un bien d'un point de vue sécurité.... Mais également une limitation dans le cadre de métiers nécessitant des récupérations de données massives. En outre, son architecture et certains de ses « bugs hérités », qui ont fait les choux gras de certains experts en sécurité, laissent planer plus qu'un doute quant à la solidité et à l'intégrité du système mobile. L'iPhone n'est pas prêt pour une utilisation en entreprise conclue Robert Westervelt, auteur du papier. Rappelons tout de même que toute cette folie médiatico-technologique n'est provoquée que par des annonces de recherches visant à faire en sorte qu'un téléphone puisse... téléphoner.