Fausse sécurité et vecteurs d'attaque « officiels »
De vous à moi, je dois bien avouer une chose : le journalisme « sécu » est un métier dangereux. Il suffit d'un rien.... Une chaleur caniculaire à vous fondre le neurone, une attachée de presse au discours aussi convaincant et torride que sa plastique ou la température actuelle, et hop, on imagine avoir découvert le logiciel miracle. Et çà arrive aux plus aguerris même. Tenez, pas plus tard qu'hier, sur Information Week, notre confrère Keiser s'osait* aventurer dans un de ces papiers laudatifs vantant les mérites d'un logiciel de prévention, Linkscanner, sous le titre de « Free Tool Scans Sites For Threats ». Ne pouvait-on rêver meilleur test que ce site infectieux proposé par une redirection signée Zango ? (souvenons-nous... cet éditeur de programmes qui ne sont pas des spywares, anciennement connu sous le nom de Gator). Un Zango, faut-il le rappeler, dont la sécurité intrinsèque avait été sérieusement mise en question par Thierry Zoller, en mai dernier.
Les avis concernant certains sites « redirigés » par Zango, et tout particulièrement un certain « Lol.to », font l'unanimité : fortement empoisonnés, estime Site Advisor, franchement faisandés, truffés de troyens et de divers outils de type « downloaders » précise Virtual Security, captures d'écran d'antivirus à l'appui. Encore ne mentionne-t-on pas le contenu même du Web, qui frise la pédopornographie. Un comble lorsque l'on apprend que les visiteurs involontaires de ce serveur quasi-gynécologique sont en partie des adolescents, puisque certains des redirecteurs installés par Zango le sont sur des sites s'adressant spécifiquement à des « teenagers ».
Et LinkScanner, dans tout çà ? Il demeure imperturbable, allant jusqu'à affirmer « Congratulations! LinkScanner did not find any exploits at : http://lol.to », alors que les IDS de la rédaction se mettaient à hurler avec le même entrain qu'une Brunehilde saluant son papa Wotan avant d'aller faire les courses. Il faudra, pour dérider LinkScanner, aller tremper le bout de ses sondes dans le cloaque de Keygen.us, le plus proche équivalent d'une boîte de Petri pour laborantins informatiques, et considéré par beaucoup comme une base de troyens et spywares aussi grouillante que les gélatines de l'Institut Pasteur.
*NDLC note de la correctrice : je refuse obstinément d'approuver, par la moindre note explicative, ce jeu de mots aussi consternant que déplorable. Travailler dans ces conditions relève de l'abnégation monacale !