Facebook sommé de s'expliquer par Fleur Pellerin
La publication - ou pas - d'informations issues de conversations privées sur des pages publiques de Facebook fait des vagues. Alors que l'on ne sait toujours pas si cette publication a réellement eu lieu, Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée de l'Economie numérique, monte au créneau.
Elle s'est entretenue à plusieurs reprises dans la soirée d'hier avec la direction de Facebook France au sujet d'une possible défaillance technique survenue sur le réseau social au moins depuis la mi-journée.
Ce matin, par communiqué, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, et Fleur Pellerin, souhaitent que des explications claires et transparentes soient apportées sans délais à l'ensemble des Français. Ils souhaitent connaître la nature exacte du problème : « s'agit-il d'une modification impromptue de la présentation des données qui a désarçonné les utilisateurs ? Ou y a-t-il eu rupture de confidentialité à travers la publication de messages privés ? »
Les deux ministres estiment que cet incident a suscité beaucoup d'émoi parmi les utilisateurs du site internet. Ils demandent à la direction de Facebook de s'expliquer dès aujourd'hui auprès de la CNIL.
Ce matin, Fleur Pellerin s'exprimait sur i-télé. Elle a renforcé sa position, penchant pour le fait qu'il y ait eu divulgation d'information privées, qu'il s'agisse d'un bug ou d'une modification des conditions d'utilisation du réseau social. « Nous n'avons aucune certitude et les explications de Facebook France ne sont pas convaincantes. » estime Fleur Pellerin.
Au final, « si il y a certitude qu'il y a rupture des conventions de confidentialité, je conseillerais aux internautes de porter plainte » a-t-elle ajouté. "On peut suspendre son compte, s'il y a eu un doute", propose-t-elle également. Fleur Pellerin souligne l'importance de la protection de données personnelles dans l'univers numérique et le manque de transparence quant au traitement de ces données par un acteur tel que Facebook. Elle entend faire monter la pression contre le site de réseau social.
Dans la journée d'hier, le cours de l'action Facebook a perdu 9%. Fleur Pellerin a écarté le fait que cela soit lié à son intervention. « Il y a eu des analyses financières qui montrent que les business modèles basés sur la monétisation de données personnelles sont très difficiles à analyser » a-t-elle conclu.