Face à Google, Microsoft baisse la tête dans les services en ligne
A première vue, les résultats annuels de Microsoft ont tout pour plaire. Pour l'année fiscale 2008, le chiffre d'affaires dépasse les 60 milliards, soit une hausse de 18% par rapport à 2007. Microsoft dépasse les attentes des analystes, avec 60,4 milliards contre 60,2 attendus. Le gain par action se situe juste à la lisière de ce que le marché attendait (46 cents par action, contre 47 cents). Mais ce qui gâche la fête, c'est la rentabilité de la division des services en ligne (OSB, Online services business) : son chiffre d'affaires a certes grimpé de presque 32% à 3,2 milliards, mais la perte opérationnelle a doublé, à 1,2 milliard. Les autres divisions sont en excellente santé. Les produits pour entreprise sont en croissance globale grosso modo d'environ 15%. Quant à la division pour le grand public, elle bondit de 34% et atteint 8,1 milliards. Dans le détail, la division Client (les systèmes d'exploitation pour PC) affiche un résultat d'exploitation de 13 milliards pour un chiffre d'affaires de 16,8 milliards - soit une marge brute de 77,4%. La division Business, qui chapeaute la suite bureautique Office et les progiciels d'ERP et de CRM Dynamics, enregistre un gain opérationnel de 12,3 milliards pour un chiffre d'affaires de 18,9 milliards, soit une marge brute de 65%. L'activité serveurs atteint 13,1 milliards de chiffre d'affaires en croissance de 18%. Dès lors, la contre-performance des services en ligne pourrait passer pour anecdotique. Mais Microsoft mise énormément sur OSB. Selon Steve Ballmer, le PDG de l'éditeur, le business en ligne est devenu - dans son esprit sinon dans les faits - le second pilier de son activité. On en veut pour preuve la stratégie S+S (Software plus services) et le long feuilleton du rachat impossible de Yahoo. Responsable des relations avec les investisseurs, Colleen Healy explique cette contre-performance d'OSB par les restrictions budgétaires chez les annonceurs et la pression sur les prix exercée par la concurrence sur ce marché. Elle ajoute que le nombre d'annonceurs a tout de même augmenté de 28% au cours de l'exercice fiscal. De fait, comme l'a constaté IDC, le marché de la publicité en ligne est promis à un bel avenir : le cabinet d'études le voit doubler de taille rien qu'aux Etats-Unis d'ici à 2012, pour passer à 51,1 milliards. Depuis son rachat de la régie publicitaire aQuantive, Microsoft n'a qu'une idée en tête : améliorer sa part de marché dans le domaine des moteurs de recherche, pour mieux concurrencer Google. Selon Comscore, Yahoo a deux fois sa part de marché et Google six fois. Microsoft a ainsi racheté Fast, puis plus récemment le moteur de recherche sémantique Powerset, et, éconduit par Yahoo, est en négociations avec AOL.
