Extreme Networks ne veut pas aller sur le segment des commutateurs génériques
En 2009, Cisco attaquait frontalement HP avec ses serveurs UCS, il récidive en critiquant aux Etats-Unis les nouveaux switchs « white box » (ou génériques) de son rival. Les deux se renvoient la même accusation : ne pas être aptes à aller vers le SDN.
Extreme Networks n'a pas l'intention d'aller vers les white box, les commutateurs génériques, c'est un marché de niche selon Stéphane Grosjean, responsable EMEA datacenter. Toutefois, la querelle publique née entre HP et Cisco, après l'annonce par le premier du lancement cette année d'une gamme de ces commutateurs white box (également nommés brite box) ne le laisse pas indifférent. Dell et Juniper sont d'ailleurs également sur ce segment qu'IDC estime entre 7 et 8 milliards par an.
Cisco a réagi vivement après l'annonce d'HP, expliquant que de tels switchs reviendraient au final très chers au client alors que lui, Cisco, proposait des solutions de bout en bout réellement économiques. HP réplique en mettant en valeur sa capacité d'innovation et en pointant le fait que Cisco reste trop propriétaire alors que ses nouveaux switchs sont ouverts.
Extreme estime « qu'il existe de bons arguments des deux côtés » et évidemment que les deux protagonistes ne sont pas seuls au monde. Il fait valoir d'abord qu'aller vers les white box c'est vouloir faire du volume, que c'est un changement chez HP. De son côté, Cisco, après quelques hésitations resterait très propriétaire.
Extreme se voit parmi les quatre acteurs majeurs
Extreme Networks veut se concentre sur deux éléments essentiels, l'ouverture et l'interopérabilité. Sa vision du SDN est également plus large que chez la plupart de ses confrères, en incluant les réseaux sans fil. Après la dernière enquête du cabinet Dell'Oro sur le marché Ethernet, Extreme se voit parmi les quatre acteurs majeurs. Selon cette étude, HP et Cisco sont en tête, Extreme et Dell les suivent, après une demi-douzaine d'acteurs tentent leur chance.
L'acquisition d'Enterasys il y a quinze mois a donné à Extreme cette position.
L'intégration d'Enterasys a été clarifiée dès le départ, tout repose sur l'OS d'Extreme (XOS). Et la nouvelle société après la fusion peut se hisser au rang de Cisco, HP et Dell. De plus, y compris pour le SDN, elle complète ses offres par du sans fil, alors que ses grands concurrents sont surtout accès sur le SDN dans le datacenter et le réseau. Le rachat d'Enterasys a en particulier apporté NetSight dans la panoplie d'Extreme, ce qui lui permet de manager l'ensemble des Switchs.
Mais ce qui distingue fondamentalement Extreme, c'est l'utilisation d'OpenDayligh pour son contrôleur,. D'autres fonctionnalités vont lui être ajoutées, toujours dans le modèle Red Hat Linux. Extreme a déjà vendu 12 millions de ports OpenFlow/ OpenStack compatibles. Autre élément différenciateur, les partenaires technologiques, aux premiers rangs desquels Intel, VMware, Microsoft. « Nous avons également une cinquantaine d'APIs d'entreprise dans le monde du SDN » note Stéphane Grosjean.