EuroSoftware 100 : les acteurs américains détiennent 52 % du marché européen du logiciel

le 04/12/2008, par Marye GROS, Infrastructure, 980 mots

Le classement EuroSoftware 100, conduit par PwC, PAC, l'Afdel, l'ESA et la Basda, établit les poids respectifs des éditeurs mondiaux sur le marché européen, en se basant sur les ventes de logiciels et de maintenance/support. Les acteurs américains y réalisent 52% du chiffre d'affaires total.

Présenté hier à Bruxelles par PricewaterhouseCoopers, en association avec PAC et des représentants de l'industrie européenne du logiciel, dont l'Afdel pour la France, l'EuroSoftware 100 déroule la liste des deux-cents premiers acteurs du marché du logiciel en Europe en 2007. Un secteur qui totalise 56 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2008, soit 30% du marché mondial du logiciel, sensiblement équivalent au revenu engrangé dans le monde par les trois premiers du classement (55 MdE). Comparé au Truffle 100 Europe, qui l'a précédé de quinze jours, l'EuroSoftware ne se concentre pas, en effet, sur les seuls fournisseurs d'origine européenne. PwC et ses partenaires, parmi lesquels figurent aussi les associations ESA et Basda (*), ont pris le parti d'inclure dans leur classement l'ensemble des éditeurs impliqués en Europe ce qui, sans surprise, fait apparaître aux deux premières places les poids lourds américains que sont Microsoft et IBM. Le premier vend à lui seul deux fois plus de logiciels en Europe que le deuxième : 9,35 MdE contre 4,2 MdE, selon l'EuroSoftware qui s'appuie sur les ventes de licences et de maintenance/support. En troisième position, avec 3,8 MdE, l'éditeur allemand SAP est suivi de cinq autres américains, Oracle, Symantec, HP, EMC et CA, avant que n'arrive le deuxième Européen du classement, le Britannique Sage (715 ME). Quant au premier Français de la liste, Dassault Systèmes, il n'est qu'en 13e position, avec 489 ME, car il réalise une grande partie de son chiffre d'affaires (1,25 MdE au total) hors du territoire européen. Ensemble, les acteurs allemands, britanniques et français pèsent 17% du marché européen du logiciel (avec un poids respectif de 9%, 5% et 3%). Pour chacun de ces trois pays, l'EuroSoftware a listé séparément les cent premiers éditeurs nationaux. Le classement global s'accompagne également d'interviews des principaux dirigeants européens des têtes de file au classement régionaux et sur les marchés locaux, parmi lesquels, notamment, Léo Apotheker, co-PDG de SAP, Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, Jean-Philippe Courtois, Président de Microsoft International, Patrick Bertrand, DG de Cegid et Pierre Gatignol, PDG de GL Trade. Un accès au marché plus difficile pour les Européens Le Top 25 de l'EuroSoftware 100 atteste clairement de la prédominance des acteurs américains qui pèsent 52% du chiffre d'affaires total. Hormis, aux 15e, 18e et 25e places le Germano-Nippon Fujitsu-Siemens, le Britannique Logica et l'Allemand Software AG, tous les autres acteurs fournisseurs viennent du continent Nord-Américain. Pour autant, « il ne faut pas toujours voir en opposition l'Europe et les Etats-Unis, entre lesquels les échanges et les accords de partenariats sont importants, souligne Pierre Marty, associé de PricewaterhouseCoopers, responsable du secteur des logiciels en Europe. Mais ce serait mieux si la relation était équilibrée. Il est souhaitable, d'un point de vue macro-économique que l'Europe ait une industrie du logiciel forte et il faut s'internationaliser ». Or, l'accès au marché reste toujours bien plus ardu de ce côté-ci de l'Atlantique où, en dépit d'un vivier important, les éditeurs ont du mal à grossir sur des marchés nationaux eux-mêmes assez petits. D'où la nécessité pour les plus petits de voir la réglementation et les démarches administratives se simplifier et de pouvoir accéder plus largement aux marchés publics à la faveur d'un Small Business Act européen, par exemple. Pierre Marty rappelle par ailleurs que la structure capitalistique des éditeurs européens présente une certaine volatilité qui ne favorise pas l'émergence de grands acteurs. « Les Européens ont du mal à s'agrandir sans s'adosser à un grand groupe. » Consolidation et développement du SaaS Parmi les évolutions majeures intervenues ces dernières années sur le marché du logiciel figure évidemment le mouvement de consolidation du secteur, au cours duquel plusieurs éditeurs européens d'importance ont été rachetés, comme Business Objects ou Cartesis. « L'Europe pourrait poursuivre cette tendance à la consolidation sur son marché », note Pierre Marty. Néanmoins, le poids des acteurs américains demeure. « Les Etats-Unis ont un atout sur les technologies les plus porteuses comme la virtualisation ou les architectures orientées services (SOA), utilisées pour fournir en ligne les logiciels sous forme de services en mode SaaS [Software as a service], souligne l'associé de PwC. Ils vont donc bénéficier de la croissance de ce secteur. » Toutefois, les Européens vont adapter leurs applications et ils pourraient ne pas perdre de parts de marché. Cette évolution marquée vers le nouveau modèle économique que constitue le SaaS devrait modifier le paysage. « Y a-t-il toujours un avenir pour les pure players ? », fait remarquer Pierre Marty. Il pourrait y avoir de plus en plus de perméabilité avec d'autres secteurs de l'économie et un mélange des genres combinant plus de services que de logiciel pur. La pression sur les marges va s'accentuer L'EuroSoftware 100 fait par ailleurs apparaître, parmi les spécialistes du logiciel, l'importance prise par d'autres catégories de fournisseurs. A l'instar de fabricants comme Cisco, Nokia ou Siemens (acquéreur d'UGS par exemple) qui vendent de plus en plus de logiciel, incorporé ou non à leurs produits. Parmi les autres grandes tendances du secteur, Pierre Marty note le Green IT, susceptible de changer considérablement la façon d'opérer des éditeurs dans les années qui viennent. Mais il relève surtout la pression sur les marges, signe de la maturité d'un marché mondialisé. Une pression gérée avec succès par les grands acteurs pour l'instant, mais qui va s'accroître à court terme, car il faudra maintenir les dépenses de R&D. Plus que jamais, la gestion des talents prend une importance considérable, soulignent aussi les promoteurs de l'EuroSoftware. Comment retenir les compétences, les recruter, les développer. Dans ce contexte, le recours à l'offshoring, s'il devrait se poursuivre, ne prendra pas pour autant une place démesurée, car il reste mal adapté dans le cas de recherche avancée et de développements critiques. (*) European Software Association (ESA), Business application software developers association (BASDA), Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).

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