Espionnage de Greenpeace : EDF se dédouane et désigne les responsables
Les barbouzeries présumées d'EDF continuent de faire des vagues. Après qu'une instruction a été ouverte sur des faits d'intrusion dans un système informatique de Greenpeace prétendument ordonnée par EDF, ce dernier endosse le costume de la victime collatérale et nie toute implication dans le dossier. EDF vient ainsi de suspendre Pascal Durieux et Pierre François, deux de ses collaborateurs responsables de la sécurité, « pour garantir la sérénité nécessaire au bon déroulement de l'enquête judiciaire en cours relative à des faits d'intrusion frauduleuse dans des systèmes d'information ». Le fournisseur d'électricité est soupçonné d'avoir, via ses deux spécialistes de la sécurité, mandaté Kargus Consultants, une entreprise de protection de l'information et de sécurité industrielle, pour surveiller les activités des militants antinucléaires, dont Yannick Jadot, l'ancien responsable des campagnes de Greenpeace. Pour cela, Kargus se serait tourné vers Alain Quiros, un informaticien chargé d'accéder aux données stockées sur l'ordinateur de Yannick Jadot. Une instruction pour intrusion dans un système d'information est ouverte Las pour les protagonistes, l'affaire n'est pas restée drapée dans la confidentialité à laquelle ils tenaient certainement. Une instruction pour intrusion dans un système d'information a ainsi été ouverte et Pierre François mis en examen, en compagnie du patron de Kargus Consultants et d'Alain Quiros. Pascal Durieux, le numéro un de la sécurité d'EDF a, quant à lui, hérité du statut de témoin assisté. Depuis la révélation de l'affaire, les principaux acteurs se renvoient la responsabilité des actes de piratage. Kargus et Alain Quiros reconnaîtraient le piratage de l'ordinateur de Yannick Jadot tout en affirmant avoir agi sur ordre d'EDF. L'électricien, pour sa part, se targue d'une pureté virginale en se défaussant sur ses responsables de la sécurité qui auraient donc oeuvré spontanément, sans avoir reçu d'ordre. « EDF condamne fermement toute méthode visant à obtenir des informations de manière illicite », promet l'entreprise dans un communiqué. Ces déclarations de principe n'ont cependant pas suffi pour que le juge en charge du dossier accède à la demande de constitution de partie civile formulée par EDF. Quant à Pascal Durieux, lâché par son employeur et mis en cause par son sous-traitant, il nie « formellement » les accusations formulées à son encontre. Lire aussi : EDF fait le ménage en interne suite à l'affaire d'espionnage de Greenpeace