Ericsson définit sa stratégie cloud après le recrutement de l'ancien CTO de Joyent
Ericsson s'est largement investi dans le consortium OpenStack et construit ses propres datacenters. Une nouvelle activité qui complète le passage effectué par l'équipementier vers les logiciels et services.
Ericsson organisait comme chaque année son Ericsson Day ce 18 septembre à Paris. Le constructeur aime montrer sa capacité à se transformer, l'activité IT, les logiciels et services forment plus de 60% du chiffre d'affaires, loin devant l'activité historique sur les réseaux mobiles. Ericsson est également très actif comme équipement dans le monde de l'audiovisuel. Il amorce à son tour une transformation vers le cloud computing, lentement, à sa manière, mais avec des bases solides.
La première de ces bases vient du recrutement il y a un an d'un vice-président chargé du cloud computing, Jason Hoffman (en photo), co-fondateur et CTO de Joyent. Jason siégeait déjà au board nord-américain d'Ericsson depuis deux ans. Il va définir et impulser la stratégie cloud d'Ericsson qui se dessine depuis quelques années. Début 2012, le suédois entrait dans le consortium OpenStack. Au mois d'avril dernier, il signait avec Mirantis un accord pour déployer son logiciel dans sa plateforme logicielle.
Venu à Paris pour le rendez-vous annuel d'Ericsson, Jason Hoffman n'a pas livré beaucoup de détails, se contentant d'afficher les forces d'Ericsson sur ce secteur. L'entreprise construit 3 datacenters de nouvelle génération, deux en Suède, un au Canada pour ses besoins propres. Elle dispose de capacités d'hébergement dans 952 autres datacenters dans le monde. Ericsson se déploie dans deux directions, d'une part en « cloudisant » ses propres produits, d'autre part en conseillant ses clients opérateurs dans leur évolution vers le cloud computing.
500 ME de CA en 2013 en France
« Le monde de l'IT est arrivé à un point d'inflexion, rien ne sera plus jamais comme avant » note Franck Bouétard, le Pdg pour la France. Ce sera bientôt le cas du cloud computing, c'est déjà fait pour l'IT qui concentre l'essentiel des forces, 1 000 personnes sur 1 400 en France. La filiale français tire parti de ces mutations avec un chiffre d'affaires (non publié) d'environ 500 millions d'euros en 2013, multiplié par 4 en 4 ans, selon la société.
Le réseau est la base de l'activité, au-dessus existent déjà des couches logiciels, OSS (management de réseau) et BSS (système de facturation), qui vont être « cloudisées ». L'innovation est également mis en avant, elle permet de trouver de nouveaux débouchés. Ericsson cite le cas de Maersk, une société de gestion de flottes de bateaux qui est désormais reliée par satellite au monde entier ce qui permet d'améliorer les tarifs d'assurance, la vie à bord et le business model, par exemple de régler la température à l'intérieur des containers depuis le continent.