Eric Besson : « Le gouvernement n'a pas arrêté sa position en ce qui concerne l'amendement Numericable »
Le secrétaire d'état à l'économie numérique indique que le gouvernement n'a pas arrêté sa position en ce qui concerne les faveurs accordées à Numericable. Il a par ailleurs conseillé aux opérateurs de demander des contreparties à la taxe pour financer la TV publique plutôt que de discuter une décision politique.
Lors de la conférence « Economie Telecoms 2008 » organisée par notre confrère les Echos le mardi 1 er juillet et le mercredi 2 juillet, à La Défense, Eric Besson, secrétaire d'état au développement de l'économie numérique, est revenu sur l'amendement numericable, en plaidant la bonne foi et en niant avoir fait l'objet de pression. Figer les positions acquises Cet amendement évite au câblo opérateur Numericable de devoir renégocier les accès aux copropriétés qu'il a déjà câblé en coaxial. Ce qui lui donne un sacré coup de pouce comparé à la concurrence. Eric Besson décrit : « Il y a un opérateur, Numericable, qui nous dit que puisque le gouvernement veut accélérer le déploiement du haut débit, qu'il dispose déjà de conventions d'accès négociées avec les copropriétaires pour son câblage coaxial, et il demande pourquoi il devrait repasser devant les copropriétaires pour le câblage optique ? Nous, on s'est dit, oui c'est vrai, on croyait bien faire, mais après coup, on nous reproche de figer les positions acquises. Ceci dit, les sénateurs ont déposé de nombreux amendements. Le gouvernement n'a pas arrêté sa position ». Les opérateurs ont les moyens de payer Autre point évoqué par le ministre : la taxation à hauteur de 0,9% des opérateurs télécoms et des FAI. « Aujourd'hui, tout le monde doit participer aux contenus, et plutôt que de discuter une décision politique, les opérateurs devraient rechercher du côté des contreparties. Par exemple, les contenus doivent davantage être mis à leur disposition, sur la TV de rattrapage par exemple (" catch-up TV"), ou obtenir un raccourcissement - je n'ai pas dit une suppression - de la chronologie des médias, et qu'internet soit mieux traité comme mode de diffusion ». Pourra-t-on éviter que les opérateurs répercutent le montant de la taxe sur le client final ? « D'abord, je l'espère, ensuite leurs excédents bruts me semblent le leur permettre ». Photo : Eric Besson, secrétaire d'état au développement de l'économie numérique (D.R.)