Entreprises : l'IP se généralise, la dématérialisation arrive
Les entreprises françaises vivent entre deux révolutions, celle de l'IP qui poursuit sa progression, celle de la dématérialisation qui émerge. Mais comme toutes les ruptures technologiques dans les télécoms, elles ne se propagent que lentement.
Le cabinet d'études Scholé Marketing publie pour la 7ème année consécutive son étude sur l'adoption des solutions de communications par les entreprises françaises. Première donnée de cette étude, le nombre d'entreprises (de plus de 6 salariés) adoptant l'IP a doublé en trois ans, passant de 27% en 2010 à 55% en 2013. Une croissance annuelle de 23%. Croissance qui se calme en 2013, avec un petit +4% sur le 1er semestre 2013, la crise a laissé son empreinte.
En fait, remarque Scholé comme à chaque édition de cette étude, l'IP progresse des deux côtés, chez les grands comptes toujours moteurs de l'innovation, et par les TPE qui n'hésitent pas à s'équiper tout simplement de box. Toutefois, même dans les grands comptes, l'équipement n'est pas simple, toutes les filiales ne font pas le saut en même temps ou de la même manière. L'IP est là, mais pas de manière uniforme.
Le poids des box tend à se réduire
Quant à la Box en entreprise, c'est pour le cabinet d'études une véritable spécificité française. Facilité d'installation, offre de voix illimitée pour un prix constant ont fondé son succès. Il s'atténue. Le poids des box tend à se réduire, au profit d'un équipement en PBX. Scholé note le succès des offres de Snom, Gigaset, Bouygues Télécom. Les box adsl devraient migrer vers ces nouvelles offres. Actuellement, 43% des entreprises de 1 salarié et plus sont équipés d'un PBX avec des équipements qui ont 5 ans en moyenne.
Plus généralement, la diffusion de l'IP est marquée par une forte inertie. Elle se généralise aujourd'hui, mais a mis du temps à se mettre en place. Le cabinet Scholé Marketing avance plusieurs explications. D'abord, les entreprises et leurs salariés se cantonnent à des usages classiques de la téléphonie, le passage à l'IP et à ses usages innovants ne les motivent guère. Les intégrateurs ont pu de leur côté voir l'IP comme une menace et freiner leur mobilisation.
Les avantages sont plus qualitatifs que quantitatifs
La réduction des coûts promise par l'IP entre également dans une zone de flou. Elle est rapide et vérifiable sur les TPE avec les box, en revanche dans les grands comptes c'est plus problématique. « La migration vers la ToIP note le cabinet suppose en effet un processus long et parfois coûteux : réfection du câblage, réorganisation du système d'information, formations des utilisateurs etc... ». Les avantages sont plus qualitatifs que quantitatifs. L'IP facilite également le passage aux communications unifiées.
Autre aspect, l'équipement en mobiles. Les entreprises sont équipées à 75%, dans 54% des cas il s'agit de GSM classiques, dans 49% des cas des smartphones (+7% en un an). 14% possèdent des tablettes. 25% n'ont aucun de ces terminaux.
Le Centrex n'a pas eu le succès escompté
Dernier point, et bien sûr non des moindres, la téléphonie semble évoluer vers la dématérialisation. Le Centrex n'a pas eu le succès escompté, des solutions de communication hébergée apportent une autre alternative.
« Alors que le marché des communications d'entreprise était réservé à des solutions professionnelles offertes par des équipementiers et des opérateurs de téléphonie, note le cabinet d'études, interviennent désormais de nouveaux acteurs issus du logiciel tant grand public que professionnel». Une deuxième rupture technologique est en marche qui bouleverse encore un peu plus l'éco-système des télécoms.