Enterrements de première classe en série
Ce sinistre mois d'août 2007 s'achève sur quelques disparitions regrettables. A commencer par cette exécution rapide et sommaire d'Autopatcher. Autopatcher était la bénédiction des responsables sécurité et l'absolue félicité des administrateurs de flottes mobiles et autres chargés de déploiements massifs. En d'autres terme un « repository » de toutes les rustines Microsoft sous forme de « flat administrative », téléchargeable à souhait et pouvant être stockées localement. C'est donc plus un concurrent de SUS Server qu'une solution « alternative » au traditionnel Windows Update. Toute personne ayant eu à reconstruire deux ou trois machines sous XP « from scratch » et ayant souffert lors de la triple récupération des mises à jour diverses ne peut que déplorer cette décision aussi brutale qu'inexpliquée de la part de Microsoft. D'autant plus inexplicable qu'Autopatcher fonctionnait depuis plus de 4 ans sans avoir provoqué la ire des avocats de Redmond, et que Microsoft est, aujourd'hui encore, totalement incapable d'offrir à ses clients un outil équivalent. C'est en baguenaudant sur Wikipedia que la rédaction a appris la disparition, début août, de Joe Engressia, plus connu sous le nom de JoyBubbles, à l'âge de 58 ans. Aveugle de naissance, Joybubbles possédait une « oreille absolue » et un coup de sifflet redoutablement efficace. Ce qui fit de lui... l'un des pionniers du « Freacking », ou hacking téléphonique. Il pouvait, simplement en sifflant, générer cette fameuse note de 2600 Hz qui faisait « tomber » les systèmes de facturation. Après quelques démêlés avec la police, Joybubbles abandonné le coté obscur de la force et travailla un temps... dans une Baby Bell, comme « expert en sécurité » chargé de chasser les failles des trunks de l'opérateur. Métier qu'il abandonna rapidement pour abandonner toute vie mondaine et tenter d'exorciser les souvenir d'une enfance malheureuse. Joe Engressia avait été victime d'un prédateur sexuel, sa propre nourrice. C'est pourquoi, après avoir détruit jusqu'à son numéro de sécurité sociale, Engressia pris le pseudonyme de Joybubbles, déclara n'avoir que 5 ans, et devint le seul ministre de sa propre Eglise, dite de l'éternelle spiritualité enfantine. Il consacra le reste de ses jours à écrire, raconter des histoires par le biais d'un service de « phoning », et passer son temps au téléphone pour distraire des enfants atteints de maladies incurables. Le monde du hacking perd là une de ses plus grandes âmes. Plus de nostalgie que de véritable regret, avec cette décision d'AT&T, relatée par le L.A. Times, d'arrêter son service d'horloge parlante. A l'heure (sic) du téléphone portable et de la réception des standards de fréquence expédiés par des flottilles de satellites GPS, les services de l'heure téléphonée n'avaient plus trop de raison d'être. Cette voix qui s'éteint en rappelle une autre, celle de l'émetteur horaire de Fort Collins, dans la banlieue de Dallas, qui égrenait ses « top horaires » dans une tourmente de brouillages caractéristiques des ondes courtes. Ne demeurent sur les ondes que les marqueurs WWV du NIST sur 5, 10, 15 et 20 MHz, sans oublier les émetteurs onde longue tels que DCF en Allemagne et HBG en Suisse. En France, l'horloge parlante a spirituellement disparu le 18 septembre 1991, date à laquelle la voix de Marcel Laporte, dit « Radiolo », speaker vedette du Poste Parisien, a été remplacée par un impersonnel générateur à synthèse vocale. « Au quatrième Top, il sera exactement... » mais qui se souvient encore d'Odéon 84 00