Englué en Amérique latine, Télécom Italia est l'objet d'une tentative de rachat

le 26/09/2014, par Didier Barathon, Opérateurs/FAI, 451 mots

La recomposition des opérateurs télécoms en Europe est une vaste expression qui recouvre des réalités différentes. Tous les opérateurs historiques veulent y participer, sauf Télécom Italia qui semble lui-même menacé par Solomon Trujillo  et un groupe d'investisseurs.

Englué en Amérique latine, Télécom Italia est l'objet d'une tentative de rachat

Télécom Italia clarifie ou tente de le faire sa situation en Amérique latine où il veut se désengager. La semaine passée Vivendi  a vendu GVT à Telefonica, mais a reçu en échange une participation de 5,7% au capital de l'opérateur italien. Telecom Italia se retrouve ainsi avec un actionnaire français, Vivendi, venu essentiellement pour orienter l'opérateur vers l'audiovisuel. Au Brésil sa filiale, TIM Brasil, se retrouve  un peu plus isolée face au mastodonte Telefonica.

Deuxième volet latino-américain, Télécom Italia est englué depuis un an dans un projet de vente de sa participation de 22,7% au capital de Telecom Argentina.  Cette vente est bloquée par le régulateur local. Un groupe d'investisseurs italiens de l'opérateur, nommé Asati, qui ne détient que 1% du capital n'en mène pas moins campagne contre cette vente, arguant du fait que Telecom Argentina est lié historiquement à Télécom Italia et que cette seule raison justifie le maintien de la participation de l'italien. La direction de Télécom Italia se veut au contraire très confiante dans cette vente qui se ferait au profit du fonds d'investissement Fintech.

Sur le même sujetVivendi reste dans les télécoms, même après avoir vendu GVT7,5 milliards d'euros pour mener cette opération

Telecom Italia a besoin  de cette vente pour moderniser ses réseaux et assurer des investissements.  Désormais, elle est également sous pression à son siège, avec la tentative de rachat de Télécom Italia menée par Solomon Trujillo (en photo). Cet américain a déjà dirigé Telstra (opérateur australien), Orange (2003-2004). Et, selon l'agence Bloomberg il aurait réuni 7,5 milliards d'euros pour mener cette opération, les fonds souverains du Qatar et d'Abou Dhabi seraient dans son tour de table. Solomon Trujillo souhaite diriger lui même l'opérateur italien. Ce dernier est affligé d'une dette de 32 milliard d'euros qui explique les convoitises (pour le racheter à bon compte et le remettre sur pied) et la situation de faiblesse de la direction actuelle.

Toujours selon Bloomberg, Solomon Trujillo entend obtenir l'assentiment du gouvernement italien qui serait ouvert à l'idée d'un investissement étranger dans Télécom Italia. Le gouvernement n'a pourtant aucun droit de veto sur un tel investissement puisqu'il ne détient plus de participation dans Télécom Italia. Toutefois, une loi existe, comme en France, pour qu'il intervienne sur les investissements stratégiques, dont ceux menés dans les télécoms, s'ils émanent d'investisseurs d'étrangers.

Solomon Trujillo n'en est pas à son coup d'essai. En 2012, il tentait de racheter T-Mobile US (le fameux opérateur que vise aujourd'hui  Iliad). Il aurait été tenté par Sprint. Bref, Solomon Trujillo est en piste pour racheter des opérateurs et participer à la grande consolidation qui s'annonce. En Italie ou ailleurs.

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