Enchères 4G : l'Europe suit de près le cas allemand
Les enchères pour la 4G ont débuté le 12 avril en Allemagne. Quatre opérateurs sont présents, T-Mobile, Vodafone, O2 et E-Plus. Les autres Etats européens observent attentivement le déroulement de ces premières enchères.
Dix ans après les mises aux enchères des licences 3G en Europe qui se sont avérées désastreuses pour les opérateurs mais très profitables pour les Etats y ayant eu recours, le vieux continent s'apprête à connaître une nouvelle vague d'attributions de fréquences, réservées cette fois à la 4G LTE(Long Term Evolution).
Mais dix ans plus tard, si la plupart des Etats devraient à nouveau recourir au système des enchères, le résultat pourrait bien être bien moins favorables pour les caisses publiques. Les grands opérateurs ont retenu la leçon et ne sont pas prêts à engloutir des fortunes pour une technologie qui ne devrait pas être massivement déployée en Europe avant 2013.
De plus, avec des taux de pénétration dépassant les 100 % dans la plupart des pays, le marché est devenu mature, repoussant ainsi l'arrivée de nouveaux acteurs capables de provoquer une flambée des prix. Enfin, les comptes des opérateurs mobiles sont toujours sous pression. La crise économique, la baisse des revenus voix, la politique de rémunération des actionnaires sont autant d'éléments qui devraient conduire les opérateurs à éviter toute surenchère. C'est d'ailleurs la conclusion de la plupart des études réalisées à l'occasion de la mise aux enchères en Allemagne le 12 avril.
Les quatre opérateurs mobiles déjà présents outre-Rhin se retrouvent sur les rangs avec sur la table, un paquet de 360 MHz. Comme devraient le faire d'autres autorités de régulation, notamment la France, le régulateur allemand a en effet décidé de ...
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...vendre simultanément les fréquences rendues disponibles par le dividende numérique et avec des fréquences dans des bandes supérieures à 1GHz.
Il y aura ainsi 60 MHz affectés dans la bande 800 MHz, 50 MHz dans la bande des 1,8 GHz, 60 MHz dans la bande des 2,1 GHz et 190 MHz en 2,6 GHz. En fait, la seule bataille pourrait se produire dans la bande des 800 MHz, qui permet de couvrir à moindre coût le territoire.
Mais, le risque a déjà été limité par le régulateur allemand. Compte tenu du gros paquet de fréquences dans la bande des 900 MHz déjà détenu par T-Mobile et Vodafone, ces deux opérateurs ne pourront pas acquérir chacun plus de 2x10 MHz dans cette bande.
La bataille est donc circonscrite entre O2 (filiale de Telefonica) et E-Plus (filiale de KPN). Mais, KPN a quasiment jeté l'éponge. L'opérateur néerlandais a en effet déjà publié sa position sur l'attribution des fréquences en Allemagne. Tout en se déclarant intéressé par les fréquences du dividende numérique, il a précisé qu'il agirait en fonction des intérêts de ses actionnaires. En clair, il ne devrait pas surenchérir sur le géant espagnol, aux finances biens plus solides, et devrait se contenter d'acquérir des fréquences dans les bandes supérieures.
De plus, il indique que ces besoins en ressources spectrales pour faire face à la croissance du trafic sont assez faibles. Selon la banque JPMorgan, KPN devrait se contenter de dépenser environ 800 millions d'euros, contre le double pour chacun de ses trois concurrents. Soit une recette de 5,6 milliards d'euros au total pour l'Etat allemand.
Un montant global que confirme de son côté l'agence de cotation Moody's qui estime que les recettes encaissées par le gouvernement fédéral ne devraient pas dépasser 5 à 6 milliards. Un résultat qui sera certainement examiné de près par les autres pays, notamment les Pays-Bas, la France et la Grande-Bretagne, qui doivent aussi attribuer les licences 4G cette année ou au début de l'année prochaine.