En lançant Digital Ventures, Orange perfectionne sa politique d'innovation
Orange a depuis longtemps tourné la page de sa R&D maison, logée à Issy-les-Moulineaux et en Bretagne. Si des équipes existent toujours, le groupe a mondialisé sa politique d'innovation et l'a totalement recentrée sur les usages.
La politique d'innovation d'Orange passe par plusieurs canaux. Elle concerne aussi bien les applications pour les particuliers que pour les entreprises. Elle est ouverte, avec des APIs (programme Orange Partner), l'appel aux développeurs, sa mise en valeur par des blogueurs. L'opérateur souhaite, comme tous les grands groupes aujourd'hui, s'entourer de start-ups. Il a bâti un réseau mondial, Orange Fab, un accélérateur de jeunes pousses, déployé en France, dans la Silicon Valley en Côte d'Ivoire, en Corée du sud, en Pologne, à Taïwan, en Israël, en Jordanie avec Oasis 500. L'opérateur a ainsi incubé 66 start-ups.
Au mois de mars 2014, il créait une division Innovation, Marketing et Technologies, IMT, placée sous la responsabilité de Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, pour coordonner les différentes initiatives en matière d'innovation, elle est membre du comité exécutif.
Un fonds plus modeste
Orange cherche également à financer ces start-ups. Il y a trois ans, il avait lancé trois fonds d'investissement avec Publicis et Iris Capital Management, mobilisant 300 millions d'euros pour le numérique. Il vient de lancer, seul, un fonds plus modeste, Digital Ventures, doté de 20 millions d'euros pour la 1ère année. Il va prendre des participations minoritaires (entre 500 000 euros et 3 ME) dans des start-ups travaillant sur les objets connectés, le big data, le cloud, les paiements en ligne et la e-santé.
Le fonds a vocation à investir partout où l'opérateur est implanté, il indique qu'un regard particulier sera porté sur les pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Orange ouvrira aux start-ups son carnet d'adresses, en particulier de contacts auprès d'industriels partenaires (*). Mais ce fonds sera aussi plus proche de la politique d'innovation du groupe, le start-ups devront « coller » aux cibles stratégiques d'Orange. Inversement, le groupe promet des réponses très rapides pour les demandes d'investissement, il n'exclut pas non plus de racheter purement et simplement certaines start-ups, financées par lui ou pas. Un peu comme Cisco et d'autres habitués de cette démarche.
(*) Orange travaille sur des projets communs avec : Deezer, Dailymotion, Microsoft, Evernote , Google Play, Ingénico, Google, Facebook.