En guerre contre Google, BMW, Mercedes et Audi recrutent des développeurs
Les trois grands constructeurs automobiles allemands, BMW, Mercedes, Audi ont créé un consortium pour racheter Here le système de géolocalisation de Nokia Networks. Fondamentalement, ils veulent s'insérer sur le marché de la voiture connectée et visent clairement Google dont ils redoutent la prépondérance.
La voiture connectée est jugée stratégique par les constructeurs allemands et ils en donnent une nouvelle preuve en annonçant privilégier dans leurs recrutements des développeurs. De nouveaux profils pour de nouveaux projets. Les trois constructeurs veulent en effet s'intéresser à la gestion des batteries, la liaison entre la voiture et les smartphones ou d'activer automatiquement le système de freinage lorsqu'un obstacle est détecté.
L'enjeu consiste à offrir à leurs clients de nouveaux services de pointe, comme la conduite autonome ou l'auto-partage, afin de rivaliser avec des sociétés comme Google, mais aussi Uber ou d'autres nouveaux venus moins connu ou à peine émergents. "Ce que sont en train de faire les entreprises automobiles, c'est de recruter en dehors de l'automobile, explique Malcom Earp, directeur général de Magma People, un cabinet de recrutement spécialisé dans l'automobile. Il y a quelques années, certains constructeurs n'avaient pas de département spécialisé dans la voiture connectée. Aujourd'hui, tout le monde en a un".
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Au mois d'août, BMW, Audi et Mercedes ont conclu pour environ 2,5 milliards d'euros le rachat de HERE, l'activité de cartographie de Nokia, l'emportant ainsi sur des groupes de haute technologie. Une alliance de trois rivaux nationaux qui a étonné. Daimler avait déjà racheté l'an dernier mytaxi et RideScout, deux applications pour smartphones, afin de se renforcer dans les services. Sa filiale de camions Daimler Trucks a racheté en juin Zonar Systems, un spécialiste des systèmes électroniques de gestion de flotte automobile qui offre entre autres des services de connexion par satellite et de diagnostic à distance. Dernier exemple en date de l'imbrication de plus en plus nette entre l'automobile et la high-tech, Google vient de nommer un ancien cadre du constructeur sud-coréen Hyundai à la tête de son projet de voiture autonome et connectée.
BMW a augmenté ses effectifs de 6,2% sur un an, pour atteindre 119.489 personnes fin juin. Le groupe a annoncé son intention de poursuivre ces recrutements cette année pour permettre "le progrès de nouvelles technologies, avec un degré toujours plus élevé de numérisation". De son côté, Audi, filiale de Volkswagen, a augmenté ses effectifs de 8% sur les six premiers mois de l'année, il compte 81.640 personnes et prévoit 6.000 autres recrutements "avant tout pour soutenir le développement de technologies pionnières, ainsi que l'expansion de nos sites internationaux". Quant à Daimler, maison mère de Mercedes, l'augmentation des effectifs est de 1,6% au premier semestre à 284.441 personnes.
"Le secteur automobile est confronté à un bouleversement important lié à la connectivité et aux technologies de conduite connectée. Ces fonctions vont devenir un facteur important de différenciation", estime Andreas Tschiesner, spécialiste de l'automobile du cabinet de conseil McKinsey en Allemagne.
En photo : les trois constructeurs allemands recrutent des développeurs pour leurs voitures connectées