Emulex ajoute une seconde corde à son arc : le monitoring de réseau
Les administrateurs réseau vérifient le DNS, la connexion, le statut du serveur, le temps de chargement, l'intégrité des données. Ils disposent de graphiques et de synthèses de performances mais aussi de capacités d'intervention.
En acquérant, il y a juste un an, la société néo-zélandaise Endace, spécialiste du monitoring de réseau, Emulex s'est diversifié. Jusqu'alors, il était centré sur la fabrication de cartes Ethernet et Fibre Channel qu'il revendait en OEM à IBM, Dell et HP, notamment. Mais, «la nouvelle division Endace va permettre à Emulex d'élargir son marché», nous déclare Michel Azoulay (en photo), nouveau directeur commercial d'Endace pour la France, la Belgique et l'Italie. De plus, ne travaillant que presque exclusivement en OEM, Emulex était invisible du client final. « Avec Endace, nous allons nous en rapprocher et pouvoir suivre ainsi directement les tendances du marché », ajoute notre interlocuteur. Enfin, Emulex compte sur une synergie industrielle entre les deux entités pour réduire les coûts de fabrication.
Sur le même sujetBrocade vend ses adaptateurs réseau à QLogicEndace apporte une solution de monitoring de réseau dont le coeur est son boîtier NetFlow EndaceFlow, un enregistreur intelligent de réseau. Il ne se place pas en coupure du trafic, afin de ne pas le perturber, mais se connecte à un TAP (Test Access Port), lui-même placé en parallèle des flux à capturer. NetFlow EndaceFlow remplit trois rôles. D'abord, une capture de 100 % du trafic, y compris à 10 Gbit/s. « Cette performance, aucun de nos concurrents ne l'accomplit, sinon par échantillonnage du trafic, affirme Michel Azoulay. Et nous travaillons sur le 40 et 100 Gbit/s. »
Endance Vision permet d'analyser le trafic stocké
Le deuxième rôle est de stocker le trafic capturé. Ainsi, le boîtier dispose d'une capacité de 6 To, extensible grâce à un réseau SAN. Le troisième rôle consiste à indexer ce trafic pour un examen ultérieur, par exemple, suite à un incident réseau pour détecter ce qui s'est passé ou pour retracer les différentes phases d'une attaque, notamment DOS (Deny of Service). Pour tirer parti de cette mine d'informations, Emulex propose un outil, Endance Vision, qui permet d'analyser le trafic stocké. Si le client veut aller dans une analyse encore plus profonde, il peut recourir à Wireshark, analyseur de protocoles embarqués dans la plate-forme.
Cependant, les concurrents, tels que NetScout et Cascade (Riverbed), ne vont pas rester les bras croisés et cette avance supposée risque de fondre comme neige au soleil. Pour marquer la différence avec ses concurrents, Michel Azoulay pointe d'autres atouts de la plate-forme et notamment son ouverture, via des API, qui permet à ses gros clients (opérateurs, ministères...) de la personnaliser pour obtenir une meilleure synergie avec leurs propres applications. Enfin, NetFlow EndaceFlow peut accueillir, sous forme de machines virtuelles, des applications de partenaires dans le domaine du SIEM (Security Information and Event Management), ainsi que Compuware dans celui de la gestion de la performance applicative.
En se lançant sur un nouveau marché, Emulex risque gros, notamment dans la réussite de l'intégration des deux équipes, ce qui est inhérent à toute acquisition, comme en ont fait les frais certains de ses concurrents. Cependant, le constructeur estime que, pour se diversifier, il a choisi un secteur d'avenir, estimé à 350 millions de dollars en croissance de 25% par an.