EMC achète RSA pour 2,1 milliards de dollars
Le « prix au kilo » est l'un des plus élevé du marché : après avoir survécu à l'explosion de la « bulle », après avoir profité de la reprise et de la mode sécuritaire encouragée par les incitations du DHS, les patrons de RSA se fait reprendre par EMC, le géant du stockage. Nul n'est besoin d'être expert pour affirmer que c'était le « bon » moment pour vendre, au plus fort de la valeur de l'action. Les papes du cryptage et de la Carte Token sentaient le vent tourner. A commencer par une concurrence de plus en plus rude sur le marché de l'authentification/identification. Ajoutons que, exception faite de la vache à lait de l'entreprise, le fameux SecureID, on avait du mal à trouver un produit ténor capable d'apporter un sang nouveau et garantir la relève ou la continuité des ventes de l'entreprise. EMC rachète donc un presque « has been » ? Certainement pas. Que l'on se pose des questions sur des hypothèses futuristes n'implique pas que RSA se porte mal. Bien au contraire. En outre, l'actualité ne pouvait mieux servir EMC. En pleine vague de vol d'identité, pouvait-on rêver mieux qu'un professionnel du stockage capable de crypter, de façon native, le contenu des SAN, NAS et postes de travail périphérique ? Qu'un décret technique émis par le Sénat impose, du jour au lendemain, une obligation de cryptage des données pour les organismes financiers ou gérant d'importants fichiers nominatifs, et EMC se voit propulsé sur le devant de la scène. L'idée flotte dans l'air depuis trop longtemps pour qu'elle ne débouche pas un jour sur une promulgation. Il semble évident également qu'une « bonne idée » de ce type, par le jeu des harmonisation transfrontalières, trouverait rapidement écho du coté du Parlement Européen. Est-ce vraiment de la politique-fiction que d'imaginer un moyen technique pour éviter ce qui est arrivé début 2005 ? Et puis, ne perdons pas de vue que les rachats d'EMC sont généralement auréolés d'éléments glorieux. La reprise et l'intégration de VMWare, par exemple, logiciel élitiste en diable à une époque, mais depuis présenté comme l'un des fleurons du « virtual computing » et toujours défendu par un aréopage de défenseurs... en dépit de la concurrence tenace de Virtual PC, produit racheté de son coté par Microsoft. Dans la corbeille de mariage RSA, on trouve le prestige. Le prestige des grands noms qui forment le sigle RSA, Rivest Shamir Adleman. Le prestige de la RSA Conference, qui draine chaque année, au fil de ses différentes éditions de par le monde, un auditoire d'experts, de clients à choyer et de professionnels du monde de la sécurité encore absents des fichiers « prospect » d'EMC.