Drahi fait une pause, Malone rompt avec Vodafone, faut-il les croire ?
Au mois de mai, John Malone patron de Liberty Global mettait la main sur Time Warner au nez et à la barbe de Patrick Drahi son ancien disciple. Le patron d'Altice n'est pas en reste, il a depuis mis la main sur deux autres câblo-opérateurs américains.
Les deux grands câblo-opérateurs, John Malone et Patrick Drahi semblent mettre le doigt sur le bouton pause. Malone annonce la fin des pourparlers entamés avec le britannique Vodafone pour un rapprochement entre les des deux entreprises. Officiellement, elles ne sont pas d'accord sur l'évaluation de leurs actifs respectifs. Mais une banque d'affaires affirme qu'un accord entre Vodafone et Liberty est encore possible.
Selon une note de recherche de Jefferies International, le libellé du communiqué de Vodafone implique que les discussions n'avaient pas atteint un stade avancé. «Cette annonce ne crée pas de restrictions sur le redémarrage des discussions, note Jefferies. Nous continuons de croire qu'une prise de contrôle de Liberty par Vodafone reste un scénario crédible ».
Sur le même sujetCâble : après le n°7, Altice rachète le n°4 sur le marché USVodafone et Liberty Global ont confirmé début juin être entrés en discussion au sujet d'un possible échange d'actifs entre les deux sociétés. Un départ plutôt confus. Même publiquement, ni l'opérateur mobile ni le câblo ne savaient définir le type de rapprochement engagé. Début septembre, John Malone se montrait donc très prudent sur l'issue des discussions, après trois mois de négociations. Selon Reuters, les négociations ont échoué parce que les deux entreprises ne pouvaient pas se mettre d'accord sur la valorisation des actifs. Et les deux parties ont clairement affirmé que les portes n'étaient pas refermées.
Un rachat plus plausible
Toujours selon Jefferies Vodafone a de faibles perspectives en restant autonome et devrait se renforcer via une acquisition significative. Pourquoi pas celle de Liberty ? Paul Marsch, analyste chez Berenberg Bank, a également déclaré à Bloomberg qu'il n'a pas été convaincu d'une réelle valeur pour les actionnaires à un échange d'actifs. Un rachat de l'un des deux protagonistes par un autre leur paraît plus plausible. Les analystes britanniques étant persuadés que c'est le britannique Vodafone qui rachèterait l'américain Liberty et non pas l'inverse.
Altice pour sa part est l'autre grand câblo-opérateur à déployer une stratégie mondiale, dans la téléphonie ou dans le câble. Et Patrick Drahi a travaillé pour Liberty et pris John Malone comme modèle. Aujourd'hui rivaux les deux hommes d'affaires s'affrontent à coup de croissance externe. Altice la holding de Patrick Drahi vient pourtant d'annoncer une pause dans sa stratégie d'acquisition après avoir avalé Suddenlink et Cablevision, deux câblo-américains, Portugal Télécom et SFR.
Dexter Goei, dg de Altice, a affirmé que le groupe devait cette pause à ses actionnaires, mais est resté très flou sur sa durée, quelques mois ou plus. En tout cas c'est un signe donné aux marchés financiers. Dexter Goei a également précisé que si Cox, autre câblo-opérateur américain, était à vendre, il pourrait réviser sa position...
En photos : Patrick Drahi et John Malone, les deux acteurs de la recomposition du ca
ble, aux Etats-Unis comme en Europe