Distribution des mobiles : les opérateurs dépassés par les GSA et les GSS
Orange, SFR et Bouygues Télécom se sont ouvert à la distribution en ligne, c'est l'autre effet de l'arrivée de Free Mobile. Ils conservent avec d'autres d'importants réseaux de boutiques « en dur ».
L'Institut GFK publie son étude annuelle sur les ventes de biens techniques dans le grand public. Les télécoms sont les seules à résister à la crise, mais sans rattraper l'atonie des autres segments de marché étudiés : téléviseurs, PC, tablettes, appareils photos. Outre les chiffres de ventes, cette étude reflète aussi des tendances fortes et pour les télécoms un basculement de la distribution grand public qui ne sera pas sans effet sur l'économie des opérateurs. Pour la 1ère fois en 2013, les consommateurs privilégient le « sim less », l'achat d'un terminal sans l'abonnement. Et cet achat ils le font non pas chez les opérateurs et dans leurs boutiques, mais ailleurs, puisqu'ils sont libérés de l'abonnement. Ils le font désormais majoritairement dans les GSA (Grandes surfaces alimentaires) et les GSS (Grandes surfaces spécialisées), c'est 52% des ventes de mobiles contre 43% en 2011.
Cette tendance est particulièrement forte dans les GSA, note Mathieu Cortesse, analyste GFK. L'ensemble des biens techniques baisse dans ces magasins de 3%, alors sue les terminaux mobiles y progressent de 29%. Le reste, téléviseurs, appareils photos, PC baisse de 8%. Le mobile est donc un élément de croissance pour les Grandes surfaces alimentaire qui enregistrent pourtant, au global, une nouvelle année de dégradation de leurs ventes.
Le SI devient encore plus crucial
Internet est évidemment l'autre gagnant. Il est à noter pour la France une montée régulière de ce canal, contrairement à d'autres pays, la Grande-Bretagne où il baisse, l'Italie où il émerge pour la 1ère fois, les Pays-Bas ou la Tchéquie où il constitue le 1er canal de ventes. Les opérateurs doivent donc en France raisonner plus qu'ailleurs en termes de cross canal et Internet n'est plus une simple alternative, mais un canal parmi d'autres. Le fameux parcours client et l'unification des SI commerciaux devient chez nous encore plus cruciale.
Par ailleurs, l'étude GFK souligne l'émergence du secteur des objets connectés, même si tout le monde en parle, l'Institut en fait vraiment un nouveau marché pour les années à venir. Pour 2014, en France, c'était un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros. 2 milliards d'objets connectés se vendront entre 2015 et 2020 estime GFK, avec quatre cibles : le wearable, la maison, la voiture, la santé.
Autre élément notable, la percée du stockage dans le cloud pour les particuliers. Ils n'hésitent plus devant les NAS, les SSD et maintenant le stockage en ligne. Les offres de constructeurs ou d'opérateurs se font d'ailleurs souvent en bundle, avec un matériel (tablette ou abonnement téléphonique par exemple) et un stockage en ligne de l'autre. Les consommateurs optent également volontiers pour un stockage autonome, indépendant d'un autre fournisseur.