Deutsche Telekom lance une offre de cloud public pour toute l'Europe
Comme prévu, l'opérateur historique allemand a lancé son offre de cloud public lors du Cebit, lundi. Cette offre vise ouvertement AWS, elle est réalisée en association avec Huawei qui fournit les serveurs.
Deutsche Telekom proposait déjà, avec sa filiale T-Systems, des offres de cloud privé, il lance désormais son offre de cloud public. Elle est destinée à l'ensemble du continent européen et sera proposée à l'extérieur de l'Allemagne par T-Systems. Cette dernière s'occupe de la partie réseau et gestion des données. Huawei fournit les serveurs, mais sans avoir accès aux données prend soin de préciser l'opérateur allemand.
L'opération est d'envergure, à l'échelle européenne et clairement destinée à contrer les acteurs américains du marché, à plusieurs reprises les dirigeants de Deutsche Telekom ont clairement déclaré viser Amazon Web Services (AWS). « Les entreprises veulent une alternative européenne » a encore répété Ferri Abolhassan, le CTO de l'opérateur allemand. « Deutsche Telekom entre dans un segment de marché qui, jusqu'à présent, a été dominée par ses concurrents américains », explique le communiqué officiel.
Deutsche Telekom insiste beaucoup sur la protection des données, d'abord en limitant le rôle de son partenaire chinois Huawei à celui d'un fournisseur, ensuite en expliquant que les serveurs seront localisés en Allemagne où la régulation est très stricte. Mais AWS a indiqué fin 2014 vouloir implanter deux datacenters en Allemagne, réplique avant l'heure à l'annonce de Deutsche Telekom de cette semaine.
Etre n°1 du cloud public en Europe
Les dirigeants de Deutsche Telekom veulent ni plus ni moins devenir n°1 du cloud public en Europe sur le marché des entreprises. Leur premier grand client est évidemment SAP. Mais ils visent aussi bien les grands comptes que les ETI. L'opérateur donne deux exemples tarifaires. Une machine virtuelle avec un serveur Windows avec deux vCPU et deux Go de RAM à moins de 17 centimes d'euro par heure. Avec Open Linux, deux vCPU et huit Go de RAM, c'est pas plus de 12 centimes d'euro par heure.
L'opérateur allemand a donné lundi d'autres précisions, techniques celles-là. Les données seront hébergées dans un centre de données situé à Biere, Saxe-Anhalt, avec un centre répliqué à Magdeburg. T-Systems utilise OpenStack pour son architecture et des API ouvertes, mais standards pour l'intégration des applications et le développement d'innovations plus faciles. Enfin, l'opérateur allemand a signé un partenariat avec KPMG, toujours dans le domaine du cloud, le cabinet assurant des prestations de consulting.
En photo : Zhang Haibo, responsable du partenariat avec Deutsche Telekom chez Huawei et Tim Höttges, CEO de l'opérateur allemand.