Des résultats 2007 pas si mauvais que ça pour Alcatel-Lucent
Le groupe perd de l'argent dans un contexte difficile et face à des perspectives peu encourageantes pour 2008 dues aux risques de récession aux Etats Unis. L'équipementier dispose cependant d'un solide socle de produits et de services.
Alcatel-Lucent a publié ses résultats 2007. Ils ne sont pas si mauvais pour l'équipementier, si l'on tient compte du contexte difficile du secteur des télécoms et de la lourdeur du processus de fusion-restructuration en cours. Le groupe a, en particulier, passé une dépréciation d'actifs de 2,9 milliards d'euros, liée à ses produits mobiles au standard CDMA et à IMS (IP Multimedia Subsystem) moins rémunérateurs que prévus ainsi que 860 millions d'euros de frais de restructuration. Un contexte difficile De manière générale, l'environnement est difficile estime Jouni Forsman, analyste au Gartner, à cause des phénomènes de consolidation chez les opérateurs, du report des investissements en réseaux de nouvelle génération IMS (IP Multimedia Subsystem) du aux incertitudes technologiques, de la mutualisation des infrastructures entre les opérateurs, sans parler de la pression sur les prix maintenue par les équipementiers chinois, Huawei et ZTE. Au final, Alcatel-Lucent annonce un chiffre d'affaire de 17,8 milliards d'euros, en baisse de 2,5% par rapport à 2006 à taux de change courant, (mais en hausse de 2,1% à taux de change constant), et une marge brute en baisse. Le groupe affiche une perte d'exploitation de 700 millions d'euros et un résultat net total de -3,5 milliards d'euros. Le groupe a supprimé 6700 postes en 2007, et prévoit un total de 16 000 suppressions. Il emploie actuellement 77 000 personnes dans le monde. Des raisons d'espérer en 2008 Bien que le groupe reste très réservé sur les perspectives de 2008, et annonce que « le marché des télécoms devrait être à l'équilibre ou légèrement en croissance en 2008 à taux de change constant (légèrement en baisse à taux de change courant) », son portefeuille de produits et surtout de services est de bonne qualité, estime Jouni Forsman. Se profilent ainsi la poursuite du développement du haut débit DSL, des réseaux GSM et du routage IP, l'arrivée du très haut débit avec les réseaux optiques, la quatrième génération de téléphonie mobile, le Wimax mobile, le déploiement des coeurs de réseaux NGN mobiles, ... autant de marchés où l'équipementier a du répondant, même s'il n'a pas su tirer tous les bénéfices de la 3ème génération des mobiles, et qu'il est mal positionné pour la téléphonie d'entreprise aux Etats Unis. Photo : Pat Russo, directrice générale de Alcatel-Lucent