Des plans de continuité d'activité souvent obsolètes
Il ne suffit plus de sauvegarder ses données sur bandes pour assurer la continuité d'activité de son entreprise après un désastre. Une évidence ? A en croire la dernière étude du Burton Group, les sociétés sont encore loin de l'avoir mis en pratique.
Pour Richard Jones, auteur de l'étude « Survival of the Fittest : Disaster Recovery Design for the Data Center » et vice-président du cabinet d'analyse américain Burton Group, la plupart des plans de continuité d'activité des entreprises ne tiennent compte ni des besoins, ni des capacités techniques actuelles. Il souligne même que plus d'un tiers des sociétés n'ont même pas testé leur DRP (Disaster Recovery Plan) dans l'année écoulée. « Certains événements récents, comme l'ouragan Katrina ou la tempête de neige qui a paralysé la compagnie aérienne Jet Blue (NDLR : le 14 février dernier), montrent combien une interruption de la continuité de services peut être onéreuse pour une société. » Et il avance six causes pour cette situation : un marché global qui met en compétition des sociétés de toutes tailles, une production et une distribution en temps réel, une diminution des budgets alloués à l'IT qui force à utiliser les hommes et le matériel en permanence à 100% de leurs capacités, l'explosion de la quantité de données à traiter, et la multiplication des réglementations qui obligent à conserver leurs données plus longtemps. Sans compter une multiplication par deux en trente ans des désastres humains et naturels. De plus, si la capacité des bandes magnétiques double tous les deux ans, celle des disques durs est multipliée par dix tous les cinq ans. Il est alors tentant de passer à une sauvegarde sur disque. « La croissance du stockage sur disque associée à la consommation de cet espace de stockage par une multiplication du contenu numérique a abouti au pire cauchemar de l'administrateur : une sauvegarde qui ne s'effectue pas dans le temps imparti », affirme Richard Jones. L'une des solutions qu'il propose est de tirer parti d'Internet et des technologies associées pour s'adresser à des centres d'hébergement. Tout en reconnaissant que « la co-location n'est pas valable pour toutes les entreprises, ni pour tous les systèmes à l'intérieur de l'entreprise ».