Dernière ligne droite pour sceller le destin des fréquences TV analogiques
Le président de la République devrait rendre son arbitrage sur l'attribution des fréquences hertziennes le 13 octobre. Il existe un doute que les fréquences analogiques soient bien libérées en 2012.
Lundi 13 octobre, Nicolas Sarkozy devrait rendre son arbitrage sur le dividende numérique. Cette décision est particulièrement attendue car elle risque de redessiner le paysage de l'audiovisuel et des télécoms pour les 10 ou 20 prochaines années. Il s'agit de dire à quoi et à qui seront affectées les fréquences hertziennes libérées en 2012 à la fin la diffusion de la télévision en mode analogique au profit du numérique terrestre. Les mondes de l'audiovisuel et des télécoms se sont âprement disputés ces fréquences. Mais en juillet dernier, le rapport du sénateur Retailleau a mis à peu près tout le monde d'accord. Il a surtout souligné l'importance d'utiliser rapidement ces fréquences pour accélérer l'équipement numérique de la France. La tâche cependant ne sera pas si simple car il n'est pas encore acquis que les fréquences seront libérées à la date prévue : « c'est encore parfaitement possible, on doit pouvoir y arriver à temps »a reconnu Bruno Retailleau lors de la présentation le 8 octobre, au Sénat, d'une étude de BSConseil sur l'évolution ... Photo : Bruno Retailleau, le mercredi 8 octobre, au Sénat ... des usages de la télévision, de la radio et de l'Internet. Le problème n'est pas simplement technique. Selon l'étude, il s'avère en effet que les deux tiers des Français ignorent aujourd'hui qu'il y aura une extinction du signal analogique dans quatre ans en 2012 et qu'ils devront acheter un nouveau poste de télévision. Les parlementaires qui ont participé à la commission du dividende numérique s'inquiètent par ailleurs d'un phénomène mis en avant par BS Conseil : l'accentuation d'une fracture numérique, non pas sociale, mais générationnelle. Il y a en effet une rupture entre les « natifs du numérique » qui ont grandit dans un monde numérique et les « immigrants du numérique » qui ont du plus ou moins s'adapter. Pour sa part, Christian Paul, député de la Nièvre a conclu que le risque était aussi géographique car « le dividende numérique n'est qu'une partie du problème. Dans les mois qui viennent, il va falloir travailler sur le très haut débit ». Dans ce cadre, une étude menée par l'Association des Maires de France et l'Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel) sera présentée en novembre.