Démarche Green IT des constructeurs : Greenpeace reste critique
Greenpeace vient d'annoncer la deuxième mouture de son étude Green Electronics. L'association distingue Samsung, Nokia, Lenovo et Toshiba mais épingle Dell, HP et RIM.
En dehors de son baromètre, « guide to greener electronics », l'association Greenpeace produit depuis 2007 un rapport complet sur les produits qui lui sont soumis par une vingtaine de constructeurs comme étant les plus 'verts' de leur offre. L'association a profité du salon CES qui s'est tenu à Las Vegas du 8 au 11 janvier pour annoncer la deuxième mouture de son étude Green Electronics. La grand messe de l'électronique grand public s'y prêtait tout particulièrement. De son étude, Greenpeace a sorti un champion. Et étonnamment, il s'agit d'un moniteur. Cette catégorie de matériel est plutôt réputée pour sa difficulté à être recyclée et son fort impact sur l'environnement. Le L2440x Wide de Lenovo ne contient - et c'est le seul - quasiment plus de bromure ni de chlore. Il est exempt de phtalates, d'antimoine et de beryllium. Et les plastiques qui le composent proviennent à 30% de plastique recyclé après consommation. Enfin, il ne contient plus de mercure et a une efficacité énergétique améliorée. Le bulletin de notes de Lenovo affiche ainsi un joli 6,90 sur 10. Le constructeur chinois se distingue aussi en passant de la dernière à la première place dans la catégorie des desktops, suivi de près par Fujitsu Siemens, alors que Dell et HP ne passent pas la moyenne. Reste qu'aucun PC n'a éliminé le PVC ni les retardateurs de flamme bromés (substances qui empêchent la machine de brûler, mais sont hautement toxiques). Apple absent de la catégorie des portables verts Du coté des ordinateurs portables, c'est le Portege R600 de Toshiba qui l'emporte grâce à l'élimination des substances toxiques. Juste derrière, l'Elitebook 2530p de HP obtient sa deuxième place grâce à sa note sur le cycle de vie (recyclage, utilisation de matière recyclée, etc.). Greenpeace regrette l'absence d'Apple dans cette catégorie. Selon l'association, le constructeur à la pomme aurait augmenté l'efficacité énergétique de ses Macbook et nettement réduit la quantité de PVC et de retardateurs de flammes qu'ils contiennent. Greenpeace signale par ailleurs qu'aucune des machines étudiées n'a totalement éliminé ces produits dangereux. Blackberry, bon dernier des téléphones mobiles Nokia, habitué à dominer le guide semestriel de Greenpeace, laisse la première place des téléphones mobiles au SGH-F268 de Samsung. Mais le Finlandais est en tête des smartphones grâce à l'absence de PVC, à une bonne efficacité énergétique et à son cycle de vie. Le Blackberry de Rim, modèle Pearl 8130, est dernier avec un très faible 3,50 sur 10. Le futur président américain Barack Obama, adepte de la marque mais également chantre du green IT, va devoir pousser Rim à suivre les traces de Nokia... Enfin, Greenpeace a placé le Sharp LC52GX5 en tête des téléviseurs qui a quasiment éliminé toute trace de substance dangereuse. Pas encore assez de matières recyclées dans les ordinateurs En comparaison de son premier rapport paru début 2008, Greenpeace a constaté que davantage de produits n'utilisent plus de PVC et qu'ils limitent dans leur composition le nombre de substances dangereuses listées dans RoHS (Reduction of hazardous substances). Les moniteurs et les télévisions sont plus souvent conçues à partir de plastiques recyclés, ce qui n'est cependant encore que rarement le cas pour les mobiles, les PC et les ordinateurs portables. Beaucoup de machines ont suivi la norme américaine de consommation électrique Energy Star. Par ailleurs, les constructeurs mesurent aussi l'énergie avalée lors du cycle de production (en particulier pour les PC), mais Greenpeace déplore qu'aucun standard ne permette d'exploiter de telles données pour classer les fournisseurs. Si les efforts restent importants à faire dans les industries électronique et informatique, Greenpeace se félicite néanmoins d'importants progrès chez tous ceux qui ont répondu à l'étude. L'association estime par ailleurs qu'étant donné ces efforts, il faut repousser les exigences de certaines normes ou directives comme EnergyStar ou RoHS et en définir d'autres pour le cycle de vie ou le recyclage, par exemple. Une méthodologie qui repose uniquement sur le bon vouloir Parmi les entreprises sollicitées par Greenpeace, quinze fabricants de PC, de téléphones mobiles, de télévisions et de consoles de jeu se sont prêtés au jeu avec un total de 50 produits : Acer, Dell, Fujitsu Siemens, HP, Lenovo, LG, Motorola, Nokia, Panasonic, Rim, Sharp, Samsung, Sony, Sony Ericsson et Toshiba. Par contre, Apple, Asus, Microsoft, Nintendo, Palm et Philips n'ont pas souhaité participer. A noter que Nintendo, avec ses toutes puissantes consoles de jeu Wii et DS, ne répond pas non plus aux sollicitations de Greenpeace pour son baromètre trimestriel. L'étude Greenpeace s'intéresse aux produits que chaque entreprise considère comme ses offres les plus 'vertes'. Sur un total de 100 point, la non utilisation de substances dangereuses contribue pour environ un tiers de la note, tout comme l'efficacité énergétique et le cycle de vie. L'innovation et le marketing de l'aspect green des produits compte pour 10 points.