Datacenters : fusion entre Telecity (qui aura 55% des parts) et Interxion (45%)
Pour 2,2 milliards de dollars (1,94 milliard d'euros), les actionnaires de Telecity devraient obte-nir 55% de la société issue d'une fusion avec Interxion. Un groupe de travail se met en place pour définir les modalités d'un rapprochement qui sera définitivement arrêté avant le 4 mars.
« Une telle opération devait arriver, elle aurait pu prendre une forme différente, nous aurions pu être rachetés séparément par un autre acteur, mais nos deux sociétés s'engagent dans une fusion » nous explique Stéphane Duproz directeur général de Telecity France (en photo). Les deux entreprises se donnent jusqu'au 4 mars prochain pour finaliser leur projet de fusion. Elles sont pour l'heure en concurrente en Europe, les géants comme Amazon, Microsoft disposent de datacenters aux Etats-Unis mais moins sur le vieux continent où des acteurs européens de haut niveau sont indispensables. La fusion a donc du sens.
Les deux sociétés sont performantes, Telecity a augmenté son CA de 7% en 2014, Interxion de 15% (*). Un accord leur donnerait une attractivité supplémentaire pour des clients de taille mondiale et génèrerait 600 millions de dollars de synergies.
Fusion entre deux sociétés rentables
David Ruberg, actuel CEO d'Interxion devrait diriger la société fusionnée, mais sera remplacé d'ici un an. C'est John Hughes, le CEO de Telecity qui anime le groupe de travail commun d'ici au 4 mars. Sans exclure l'arrivée « d'un intrus », une société externe qui tentera de faire échouer le projet. Dans ce cas explique John Hughes (**), CEO de Telecity, « nous resterons dans une bonne position, le but n'est pas de faire une transaction pour faire une transaction, de toute façon je ne me souviens pas avoir jamais été dans une situation aussi favorable ».
Les deux sociétés fusionnent sans avoir l'une ou l'autre de problème de rentabilité. C'est probablement à l'instigation de leurs actionnaires qu'elles s'engagent ainsi. Elles sont complémentaires, Telecity est par exemple implantée à Helsinki, Manchester, Varsovie, Milan, où son rival n'est pas. Avec une taille plus importante, le nouveau groupe, pourra investir dans des datacenters encore plus importants et peut être aller en dehors de l'Europe, explique Sacha Kavanagh, du cabinet DCD Intelligence. Et concurrencer leur grand rival américain, Equinix.
(*) Interxion réalisait un CA de 341 millions de dollars en 2014 contre 349 pour Telecity.
(**) Mike Tobin, directeur général du britannique Telecity a quitté son poste l'an passé, ce qui a fait de la société une cible potentielle aux yeux des boursiers. Visiblement, il n'en est rien.