Dan Caruso, CEO de Zayo : « Nous investissons 16 ME en France »
Le secteur des opérateurs d'infrastructure et de datacenters est en pleine recomposition des deux côtés de l'atlantique. Des sociétés comme la française Néo Télécoms préfèrant entrer dans le giron d'un opérateur international comme Zayo de manière à pouvoir investir.
Réseaux&Télécoms : Dan, pourriez-vous nous présenter Zayo ?
D.C. "Nous sommes présents dans deux grands secteurs d'activité, les infrastructures notre métier historique et ce qu'on appelle cloud et connectivité. Ils se partagent en parts pratiquement égales. Sur le 1er, nous avons la fibre noire, 30% du CA, une activité d'infra mobiles une autre de colocation. La deuxième activité regroupe la longueur d'ondes (de 1G à 100G), des services Ethernet et IP, du cloud et même SONET, mais là c'est uniquement aux US !
. Financièrement, comment se porte Zayo ?
D.C. J'ai eu le plaisir d'introduire Zayo (*) au Nyse fin 2014, nous avons procédé à 34 acquisitions depuis 2007 pour un montant total de 4,6 milliards de dollars, 6 nouvelles acquisitions depuis début 2014 dont deux en Europe. Ces rachats se situent dans la fibre ou les datacenters aux Etats-Unis et en Europe. Un peu avant le rachat de Neo Telecoms en France nous avons procédé à celui de Geo Networks en Grande-Bretagne, une société très similaire. C'est à Londres que nous avons installé notre siège européen.
La société a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliards de dollars pour son exercice annuel 2013-2014.
. Comment s'est déroulée l'intégration de Néo Télécoms racheté par Zayo au mois d'avril 2014 ?
D.C. (avec Florian du Boys, directeur général France) : Pour la France, il faut noter que Neo Telecoms a deux plateformes cloud, à Montpellier et Paris, une infrastructure en propre et que Zayo l'a racheté pour investir. L'intégration s'est déroulée rapidement, en six mois, avec un gros morceau l'intégration du CRM de Zayo qui a permis aux équipes de Néo d'entrer effectivement dans l'organisation du groupe. Je voudrais souligner que cette opération s'est effectuée sans licenciement, simplement les salariés de Néo parlent un peu plus anglais pour appartenir au groupe et se familiariser avec ses process. Ils aiment dans Zayo l'esprit du groupe, la nouvelle aventure qu'il représente pour eux et l'agilité de ses structures.
Je voudrais aussi bien souligner que chez Zayo la structure n'est pas pyramidal comme ailleurs, mais nous nous appuyons sur les managers locaux, c'est à eux de définir les besoins en réseaux et en datacenters.
. Combien Zayo a-t-il investi en France et pour quoi faire ?
D.C. : Zayo a investi un premier montant de 6 millions d'euros, 10 nouveaux millions vont arriver. Ces sommes nous servent pour développer nos infrastructures, sur Paris et dans la grande couronne, dans un rayon de 40 km autour de la capitale. Les 10 autres millions vont permettre d'investir dans les réseaux de grandes métropoles, mais plutôt celles qui sont moins challengées. En datacenter, nous sommes sur Toulouse, Besançon et Montpellier et cherchons d'autres sites possibilités.
Ces investissements et cette stratégie de Zayo permettent d'adresser les sociétés Internet, nous sommes également très implantés dans les grandes banques françaises, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Natixis."
(*) Zayo a réalié un chiffre d'affaires annuel 2014/2015 (exercice achevé au 30 juin 2015) de 1,448 milliard de dollars, contre 1,187 un an auparavant.