Cyberdéfense : les États-Unis et le Royaume-Uni tournent le dos à l'Europe continentale
Bernard Cazeneuve va rencontrer les industriels français de la cybersécurité mardi lors du salon FIC à Lille. L'occasion de dessiner une stratégie de souveraineté nationale sur ces sujets en favorisant la consolidation d'une industrie nationale.
Sans surprise, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne annoncent vouloir intensifier leur collaboration pour lutter contre les menaces numériques Ils envisagent de se lancer des attaques l'un contre l'autre pour tester leurs défenses et faire fuir les ennemis potentiels. Ils travaillent ensemble pour prévenir les cyberattaques depuis un certain temps, mais vont augmenter cette collaboration, combiner leur expertise pour mettre en place des «cyber cellules " des deux côtés de l'Atlantique, accroître l'échange d'informations sur les menaces et travailler sur la façon de se protéger et de créer un système qui permet aux États hostiles de savoir ce qui les attend.
C'est en substance ce qu'a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron dans une interview donnée à la BBC vendredi. Rien de surprenant dans cet éternel duo, mais l'Europe continentale qui s'est émue des agissements de la NSA sait à quoi s'en tenir. Les récents évènements liés au terrorisme et ses implications sur le net, en termes de propagande et d'organisation, ont pourtant suscité des déclarations allant dans le sens d'une collaboration et d'actions communes.
Renforcement des tests
Les cyber-attaques "sont l'une des plus grandes menaces modernes auxquels nous sommes confrontés", explique David Cameron, qui était en visite à Washington le week-end dernier pour des entretiens avec le président américain Barack Obama. L'un des sujets au coeur des préoccupations est la sécurité numérique. Les deux pays augmenteront leurs tests en matière de cyber-défenses. "C'est déjà le cas, mais il faut les renforcer", a déclaré David Cameron, ajoutant que le servic de renseignement britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ) et son équivalent américain la NSA ont un savoir-faire qui devrait être mieux partagé.
Pour le 1er ministre britannique "Ce n'est pas seulement une question de protection des entreprises, c'est aussi un moyen de protéger les données des personnes, par exemple leurs finances personnelles. Ces attaques peuvent avoir des conséquences réelles sur notre prospérité ", at-il dit. Toutefois, afin de mieux protéger les entreprises et les citoyens, il faut augmenter la facilité pour les pouvoirs publics de repérer les terroristes sur les réseaux sociaux. David Cameron prévoit de discuter de cette question avec des entreprises américaines, y compris Google et Facebook, et bien sûr avec le Président Obama lui-même.
Cette coopération accrue entre les pays s'inscrit aussi dans le sillage du hacking de Sony et du pira-tage apparent du compte Twitter de l'US Central Command par l'ISIS (Etat islamique d'Irak et la Syrie), qui a affiché des tweets menaçant les familles de soldats américains et affirmant avoir piraté les PC des militaires.