Cyber-antisèches et qualifications techniques
« Ce que j'ai fait à l'époque dans les années 60 », disait en substance Franck Abagnale, « serait bien plus simple à réaliser de nos jours grâce aux nouvelles technologies en général et à Internet en particulier ». Mais lorsque l'on tente de l'interroger sur la manière dont il a décroché son diplôme d'avocat, il demeure généralement assez vague. Pourtant, là encore, la réponse pourrait bien être la même, puisque, si l'on en juge par un article de 4 pages du Boston Globe, c'est encore sur Internet que l'on peut trouver un moyen de truander les principaux examens techniques. Il existe de plus en plus de sites, de filières, de groupes auprès desquels il est possible de récupérer les réponses à certaines épreuves. Du « simple » MCSE Microsoft ou CCCE Cisco jusqu'à certains diplômes de médecine, toutes les réponses sont récupérables. La matière première est extraite par tous les moyens possibles, principalement par vol ou corruption, et ce d'autant plus aisément, expliquent certains interviewés, que ces qualifications sont souvent internationales. Les réponses à un test passé en France ou aux USA peuvent fort bien provenir d'un concours passé en Inde ou en Amérique du Sud. Ceci dit, notamment pour ce qui concerne les certifications informatiques, il existe peu de différences entre la mémorisation « par coeur » d'une série de réponses et le bachotage quasi obligatoire précédant le passage d'un « gros » diplôme. Dans les deux cas, le travail personnel est relativement important. Plus inquiétante, en revanche, et cette création d'une économie parallèle reposant sur le trafic de QCM et la vente à la sauvette d'antisèches sur la Grande Toile.