Contenus mobiles : un marché encore trop dominé par les opérateurs selon les éditeurs

le 09/06/2009, par Vivien Derest, GSM/3G/4G, 842 mots

Le mardi 9 juin, l'EBG (Electronic Business Group) organisait une conférence sur le thème : « Prospective mobile : où allons-nous ? ». L'occasion de faire le point sur l'évolution du mobile, et de réagir sur un modèle encore dominé par les opérateurs, ... pour les éditeurs de contenus.

Contenus mobiles : un marché encore trop dominé par les opérateurs selon les éditeurs

Les intervenants lors de la conférence EBG « Prospective mobile : où allons-nous ? » qui se tenait le mardi 9 juin semblaient d'accord sur un point : le marché du contenu mobile est encore trop dominé par les opérateurs, même si plusieurs nuancent ce constat. C'est Hervé le Jouan, Directeur Europe ComsScore M:Metrics, société spécialisée dans les mesures d'audience mobile et web, qui a ouvert cette conférence en dressant un panorama des utilisations des mobiles aujourd'hui. La 3G vecteur principal du média mobile Le premier constat selon ComScore concerne la diversification des usages du mobile. En effet, d'après cette société seulement 12 % des utilisateurs ne l'utilisent que pour la voix, 55 % utilisent aussi le SMS, et 33 % utilisent du média mobile (l'utilisation du mobile comme un media à part entière). Ce dernier chiffre serait en constante augmentation, avec une progression de l'écoute musicale de 30 % par an, et une augmentation des téléchargements d'applications de réseaux sociaux de près de 15 % par an. La 3G en est le vecteur principal, mais l'impact des forfaits illimités en données, bien qu'encore faible en France (3 % des abonnements), n'est déjà plus à négliger aux États-Unis (15 % des abonnements). Le web mobile comme alternative à l'internet traditionnel Hervé le Jouan proposait aussi quelques chiffres intéressants quant à la répartition géographique ou temporelle des utilisations. 22 % des petits utilisateurs d'internet utilisent les fonctionnalités de médias sur mobile, contre 17 % pour les gros utilisateurs du web. Ainsi, le web mobile ne vient pas uniquement compléter l'internet classique, mais constitue une véritable alternative à celui-ci pour une partie des utilisateurs. C'est le cas dans certains pays, par exemple en Afrique, qui sont mal équipés en ordinateurs ou en infrastructure internet filaire. Côté horaires, Hervé le Jouan remarque que la navigation depuis un mobile sur internet est particulièrement importante entre 7h et 10h du matin, des horaires où les gens ne sont pas forcément près de leurs ordinateurs, mais déjà près de leurs mobiles. Enfin, il est important de constater que la consommation de média mobile n'est pas répartie équitablement entre ceux qui y ont accès. Ainsi, seuls 5 % des utilisateurs de média mobile utilisent un iPhone, mais ces 5% représentent 50 % de la consommation. Ce qui confirme que Apple a bien trouvé la formule permettant enfin de faciliter l'accès à internet. De quoi réjouir les opérateurs. Photo : un utilisateur mobile (D.R.) « Des règles inchangées depuis 8 ans » De fait, si il y a des interlocuteurs obligatoires pour l'ensemble des intervenants du secteur du mobile, ce sont les opérateurs. Des relations qui ne semblent pas toujours être au beau fixe avec les fournisseurs de contenus. Julien Chamussy, vice-président du marketing pour Vivendi Mobile Entertainment, déplore « un marché français dont les règles n'ont pas vraiment évolué depuis 8 ans, notamment en ce qui concerne les taux de reversements aux éditeurs de contenus ». Il considère que les éditeurs se retrouvent limités par des marges trop serrées. « A l'époque vous vendiez de la musique monophonique ou des images. Aujourd'hui, c'est des vidéos ou des jeux HD, mais les éditeurs ne sont rémunérés que sur la vente, pas sur ce que génère la donnée. » Un rôle cependant positif des opérateurs Un avis partagé par Stéphane Hervé, responsable régional GLU Mobile, un éditeur de jeux sur mobiles, qui confirme que les opérateurs « ont gardé la grosse part du gâteau ». Il remarque cependant que ces derniers ont aidé au bon développement des jeux et applications, en empêchant de trop baisser les prix, ce qui aurait dévalorisé les contenus. GLU Mobile développe également pour l'Appstore d'Apple. La firme à la pomme ne prélève alors que 30 % des recettes. Ce qui montre qu'il est possible d'augmenter les reversements. Julien Chamussy (Vivendi) prévient qu'« il ne faudrait pas pour autant passer d'un modèle dominé par les opérateurs à un modèle dominé par Apple ». Gilles Clouët des Pesruches, Directeur de la stratégie et de l'innovation pour les Pages Jaunes, estime que « quoi qu'il en soit, en ce qui concerne les 'stores', aucun concurrent sérieux à l'appstore d'Apple n'arrivera avant la fin de l'année. » Jonathan Benassaya, Co-fondateur de Deezer, spécialiste du streaming de musique, différencie les opérateurs qui privilégie les partenariats, comme Bouygues Telecom, de ceux qui se mettent en concurrence en proposant leur propres contenus, comme SFR ou Orange. La bande passante est un vrai problème technique Quant au positionnement de Deezer par rapport aux applications mobiles (les radios sont déjà disponibles, et les playlists à venir), il fait remarquer que « les utilisateurs sont plus intéressés par l'accès que par les contenus téléchargeables, et préféreront donc des sites du type Youtube, Dailymotion ou Deezer aux plateformes de téléchargement ». Il prévient donc que « les opérateurs doivent commencer à penser à la bande passante » qui pourrait devenir « un vrai problème technique ». Si un sentiment d'insatisfaction est manifeste chez certains fournisseurs de contenu, on regrettera malgré tout qu'aucun représentant des opérateurs n'ait été présent lors de cette table ronde.

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