Concentration programmée pour les petites SSII

le 12/02/2010, par EuroTMT, Infrastructure, 596 mots

Le marché des fusions-acquisitions dans les services informatiques a concerné beaucoup de petites SSII en 2009. Celles-ci sont de plus en plus coupées des marchés des grands donneurs d'ordres, et se trouvent obligées d'être rachetées ou de fusionner.

(Source EuroTMT ) Sans grande surprise, le marché des fusions-acquisitions dans le secteur des SSII s'est effondré en France en 2009. Selon le baromètre annuel réalisé par AP Management, publié mercredi 10 février, et qui retrace toutes les opérations concernant des sociétés ayant plus de 500 000 € de revenus annuels, le volume des fusions exprimé en chiffre d'affaires a en effet baissé de 46 % pour atteindre 733 millions d'euros en 2009. Cette baisse est comparable au recul mondial du marché des fusions-acquisitions qui aurait décliné de 56%, en 2009 selon l'OCDE. Il faut remonter à 2002, pour trouver un marché aussi faible, le secteur connaissant alors une crise sévère provoquée par l'explosion de la bulle boursière autour des nouvelles technologies et d'internet. Ce qui n'était pas le cas en 2009. Selon le Syntec Informatique (l'association professionnelle des services informatiques), le marché des SSII a enregistré un recul compris entre 2 et 3 %, mais la rentabilité des entreprises n'a pas souffert. Comme dans la plupart des industries, la crise financière de l'automne 2008 a conduit les entreprises à se montrer très prudentes dans l'utilisation de leurs liquidités, d'où la frilosité apparente du marché des fusions-acquisitions. Ce que confirme Pierre-Yves Dargaud, le président d'AP Management, qui indique que ce n'est qu'à partir de septembre dernier, une fois que les premiers signes d'une amélioration de l'environnement ont été perçus, que les grands acteurs ont commencé à relancer des projets de croissance externe. Pour autant, si en termes de chiffre d'affaires le marché a fortement reculé, le nombre d'opérations n'a lui pas faibli : AP Management en a, en effet, décompté 107 l'an dernier contre 104 en 2008, soit plus que la moyenne annuelle - soit 91 - constatée depuis la création du baromètre en 1997. Manifestement, les petits acteurs se ... (Source EuroTMT ) ... sont montrés, l'an dernier, plus entreprenants et la « consolidation » du marché a porté essentiellement sur des sociétés de petite taille. Le chiffre d'affaires moyen des SSII acquises en 2009 s'élève en effet à 6,7 millions d'euros, alors que la moyenne s'établissait entre 1997 et 2008 à 14,9 millions. Une situation qui s'explique aussi par le recul des acquisitions réalisées en France par les concurrents étrangers, notamment par les sociétés américaines, qui visent des entreprises de taille plus importantes habituellement. De même, les acquisitions de SSII à l'étranger réalisées par des acteurs français sont aussi en chute libre. Il y a eu seulement 26 opérations (contre 43 en 2008) pour un montant global exprimé en chiffre d'affaires de 240 millions d'euros (contre 844 millions en 2008). Mais le dynamisme du marché en nombre de petites opérations peut aussi s'expliquer par un autre phénomène. Depuis deux ans, les grandes entreprises donneurs d'ordres ont entrepris de traiter leurs achats de services informatiques auprès de quelques grands fournisseurs. Résultat, les plus petites SSII n'auraient plus accès à ce type de clientèle qui pouvait représenter une part très importante de leur activité. Les petites SSII ont donc une obligation de fusionner entre égaux ou de se vendre à un acteur plus important pour éviter de péricliter. Pour 2010, Pierre-Yves Dargaud se montre donc optimiste en ce qui concerne la poursuite des fusions-acquisitions, d'autant que le volume d'affaires n'a pas faibli depuis le début de l'année. Il y a eu 15 acquisitions (dont trois à l'étranger). Outre les grands noms qui devraient revenir sur le marché des fusions-acquisitions, Pierre-Yves Dargaud estime que le marché devrait aussi être soutenu par les fonds d'investissement spécialisé dans les LBO, qui doivent utiliser maintenant les fonds récoltés avant l'éclatement de la crise.

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