Comment l'Arcep enquête sur la qualité de service des opérateurs mobiles
Le régulateur des télécoms, l'Arcep, vient de publier sa 15e enquête Les tests ont été effectués dans la situation d'un utilisateur ordinaire. Si Orange arrive clairement en tête, les mesures montrent de grandes disparités entre les opérateurs.
Au classement général de la qualité des services mobiles télécoms, le vainqueur porte le maillot orange. L'opérateur historique arrive en tête dans pratiquement toutes mesures en téléphonie et pour la plupart des services de données. Il obtient 213 indicateurs au-dessus de la moyenne. Suivent Bouygues (75 indicateurs), devant SFR (38), tandis que Free semble être décroché (2). Cette 15e étude portait sur les réseaux 2G/3G et 4G des quatre opérateurs, par le biais d'environ 90.000 mesures regroupées en 258 critères.
Ces tests sont réalisés dans les conditions d'utilisation des abonnés, c'est à dire sans tenir compte des accords entre opérateurs (par exemple Free qui utilise partiellement le réseau d'Orange), ni de la couverture des réseaux. Ils prennent en compte les créneaux horaires, la mobilité à grande vitesse (TGV) et plus lente (trains de banlieue), ainsi le type de trafic (voix, SMS, MMS, réception vidéo et transfert de fichiers). Les mesures ont été effectuées dans des très grosses villes (14 de plus de 400.000 habitants), des villes moyennes (20 villes de 50.000 à 400.000 habitants) et des petites villes (20 de 10.000 à 50.000 habitants). Les terminaux utilisés sont ceux qu'on trouve dans le commerce et qui sont les plus vendus : iPhone 5S d'Apple et le Galaxy S4 de Samsung.
La 4G loin des promesses
Si les résultats en 3G sont donnés opérateur par opérateur, ceux en 4G sont agrégés et seul le résultat médian est retenu. On s'aperçoit alors que le débit médian en 4G (17,9 Mbit/s) est un peu plus de deux fois supérieur à celui en 3G (7,2 Mbit/s) en flux descendant. En flux montant, l'écart est plus sensible : 5,5 Mbit/s en 4G contre 1,5 Mbit/s en 3G. On est donc loin des 50 et 80 Mbit/s descendants annoncés par les opérateurs lors du lancement de la 4G. L'étude ne prend pas en compte la vitesse d'affichage, qui dépend moins du débit du réseau que du temps de latence (temps de traversée du réseau). Normalement, il doit être plus court en 4G, puisque le réseau est dit « plat », alors que l'architecture d'un réseau 3G reste le même qu'en GPRS, c'est à dire hiérarchisé. Cependant, ces résultats médians cachent de fortes disparités, puisque, selon l'Arcep, «le débit médian des offres 4G est 6 fois plus important chez le meilleur opérateur que chez le moins bon», c'est à dire entre Orange et Free.
Les débits en 3G ont augmenté, constate l'Arcep, depuis son étude de 2013 d'environ 30%, grâce à l'apport de nouvelles technologies arrivées avec la 4G et notamment la « dual carrier ». Cependant, là aussi, ce résultat global masque d'importants écarts. Selon l'Arcep, «le débit descendant médian chez Orange est de 9,3 Mbit/s, alors qu'il est de 4 Mbit/s chez Free Mobile et SFR». Quant à la qualité de service du service voix en agglomération, il est un peu près la même chez tous les opérateurs, même si Orange domine. Rappelons qu'aujourd'hui la voix emprunte encore le réseau 3G. Elle passera en IP nativement avec la version LTE-Advanced.