Comment fabriquer une bombe dans une cuisine
La recette est simple *: mélanger au hasard n'importe lequel des composants énumérés dans cette liste aimablement fournie par le « Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives ». Remarquons au passage que si l'acide nitrique est inscrit à ce « tableau B » des substances dangereuses, le coton hydrophile n'y figure pas (mais le mélange des deux si, sous l'appellation de nitrocellulose). Voilà qui fera sourire les sectateurs de la « soie de belle mère », chère à Alphonse Allais.
C'est le paradoxe de l'information et de l'interdit, que l'on retrouve également dans les couloirs conduisant aux salles d'embarquement des aéroports français. On y explique, à l'aide de pictogrammes -des fois que les apprentis artificiers soient analphabètes- comment fabriquer une bombe artisanale en associant certains produits « interdits de transport en cabine ». Verra-t-on un jour une étiquette à l'entrée des salles informatique, bannissant le port de certains logiciels ? L'affiche risque d'être plaisante à regarder, qui associera un cochon rose, un oeil bleu, un extra-terrestre égorgeur, un second oeil bleu, un oeuf à pattes, un assassin londonien et une orchidée.
*NdlC : cette ironie de mauvais goût ne saurait nous éviter de préciser que même la manipulation de certaines de ces substances est excessivement dangereuse. A l'attention de nos jeunes lecteurs en mal d'émotions fortes : ne prenez surtout pas cet article au pied de la lettre. Trop de victimes succombent chaque année de ce genre de curiosité.