Comment déployer une BLOM en aérien pour les zones rurales ?
Pour les zones peu denses, le déploiement du très haut débit par les voies hertziennes est une option très prisée des collectivités locales. Il faut néanmoins réunir des conditions draconiennes, juridiques et techniques, estime les industriels qui peuvent réaliser de tels déploiements.
Il n'y a pas que le fixe dans la vie des réseaux publics. L'aérien est une option sérieuse pour les territoires ruraux, à condition de respecter des règles strictes, que ce soit pour les pylônes, les équipements passifs et même la formation des personnels. Le Serce (*) après une large concertation avec d'autres instances du secteur vient de publier un guide spécialisé. 140 pages de conseils pour harmoniser les pratiques afin de s'assurer de l'efficacité des investissements consentis.
Le but d'une Boucle locale optique mutualisée (BLOM) est d'abord économique. On ne peut construire de nouvelles infrastructures pour des habitats dispersés. La solution aérienne passe par deux grands acteurs, ceux qui disposent de poteaux : ERDF et Orange. Les réseaux à moyenne (dit « HTA ») et basse tension (dit « BT ») d'ERDF représentent 15,3 millions de poteaux au total (3,5 en moyenne tension, 11,8 en basse tension). Pour Orange, on dénombre 13 millions de poteaux, supportant la boucle locale cuivre mais empruntant aussi le réseau ERDF basse tension.
Les collectivités tentées d'investir seules
Le rapport examine d'abord les conditions juridiques de passage des réseaux, ensuite la constitution des réseaux chez les deux opérateurs, la constitution et l'état des poteaux concernés. Le rapport dresse également un état des calculs de charges nécessaires et des conditions d'exploitation des poteaux, donc de la pérennité de l'infrastructure soumise à des conditions particulières d'existence. Les conditions requises tiennent sur plusieurs pages du rapport. On comprend bien au passage que les collectivités locales tentées d'investir par elles-mêmes auront peut-être du mal à rivaliser avec les deux grands opérateurs, ERDF et Orange, dans le même temps ceux-ci doivent avancer sur le dossier.
Le cas principalement décrit est celui de l'utilisation d'infrastructures existantes. Parfois, il faudra aussi installer ou compléter par de nouvelles installations, ce qui posera des problèmes d'abord juridique et de relation avec les collectivités locales, chargées d'assurer depuis 1884 la desserte en eau et en électricité. Ensuite se posera la question du partage éventuel des infrastructures ou de leur accès par d'autres opérateurs ce qui est déjà la question soulevée pour les infrastructures terrestres.
Le rapport, décidément très précis, s'occupe également des infrastructures passives, les câbles, avec description des cinq typologies possibles et des différents cas d'utilisation envisageables. Le rapport s'intéresse aussi aux armements et dresse un long panorama des manières de déployer, des acteurs concernés et de la formation des personnels. Ce qui est habituel dans les démarches du Serce.
(*) Le Serce, Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique, regroupe 260 entreprises du secteur.
En illustration : le guide du Serce, téléchargeable, 140 pages d'explications et de schémas, extrêmement détaillés.