Cloud Computing et distribution de l'électricité : l'analogie ne convient pas
L'analogie entre Cloud Computing et distribution de l'électricité est-elle valable ? C'est par cette question que Miguel Membrado, PDG de Kimind Consulting, a essayé de défricher le concept nuageux de Cloud Computing, en ouverture de la conférence « Le Cloud Computing et ses impacts sur nos Organisations ».
Pour expliquer les concepts du Cloud Computing aux non-initiés, l'analogie avec la distribution de l'électricité est tentante : ressources à la demande, et facturation selon la consommation. Pour autant, si l'on en croit l'avis des DSI ou architectes IT, la comparaison n'est pas si évidente lors de leurs interventions durant la table ronde « Le Cloud Computing et ses Impacts sur nos Organisations » du 10 juillet. Pour Yannick Flegeau, Architecte IT au Crédit Agricole, l'analogie est clairement mauvaise : « Le réseau de distribution électrique, c'est très rustique. Le Cloud au contraire est beaucoup plus complexe. ». Un avis qui est partagé par François Blanc, DSI Groupe de Valeo, qui différencie cependant les services, trouvant l'idée « intéressante, mais je ne pense pas que l'analogie soit valable. Pour certaines fonctionnalités, oui, pour d'autres, non. » Stéphane Woillez, architecte IT chez IBM, trouve pourtant l'idée séduisante, à défaut d'être parfaitement juste. « C'est intéressant, car avec le Cloud, on ne sait pas où sont les ressources. C'est aussi le cas de l'électricité, dont on ne connait pas l'origine, et qui est échangée entre les différents réseaux nationaux. » Il fait cependant remarquer que si l'analogie est peut-être possible pour les Clouds Publics, ce n'est pas le cas pour les Clouds Privés. Ce qui manque au Cloud, c'est la normalisation, estime Gérard Garnier, Chef des services IT chez Orange : « Aujourd'hui, je peux brancher ce que je veux sur ma prise [électrique]. Mais on ne peut certainement pas brancher n'importe quelle application sur n'importe quel Cloud, puis en changer facilement. ». L'implémentation d'une application dans le Cloud n'est en effet pas toujours aisée, comme le fait remarquer François Blanc, DSI du Groupe Valeo : « Il ne suffit pas de se brancher. » Complexité et normalisation semblent donc être les deux différences conceptuelles que retiennent les intervenants présents lors de cette table ronde, et font probablement partie des multiples obstacles qui freinent l'adoption du Cloud par les entreprises, aux côtés notamment de la sécurité et des niveaux de services.