Citybank Bang
Si cette histoire est un canular, la chose est merveilleusement bien orchestrée. Si ces articles reflètent la vérité, les usagers de la CityBank cherchant à prélever quelque argent de leur compte, tant au Canada, en Grande Bretagne qu'en Russie ont de sérieux soucis : un usager blogueur, Jacob Appelbaum, déclare avoir vu son compte bloqué après une tentative de retrait de liquide dans un distributeur automatique situé au Canada. Un employé de sa banque lui aurait appris qu'une compromission des comptes serait à craindre et que le blocage des distributeurs de monnaie « étrangers » serait la traduction d'une mesure de sécurité. Boing Boing s'empare de l'affaire et publie deux articles coup sur coup, Adweek, un autre blog, renchérit derechef, le Focus s'en empare, MSNBC également, Schneier mentionne l'événement et, si l'on en croît un papier de Consumerist, une enquête de ComputerWorld et les propos rapportés d'un porte-parole de la banque en question, il y aurait bel et bien eu vol d'identités et compromission de comptes. Après les événements survenus début 2005, les médias réagissent désormais au quart de tour. Statistiquement parlant, les sources vérifiables sont excessivement faibles ... mais non limitées à une seule origine. La probabilité d'une compromission des comptes de la CityBank est donc tout à fait envisageable, mais l'importance du risque est encore à déterminer. Même si l'on peut critiquer le manque de communication de la part de l'organisme financier - aucune prise de position officielle à l'heure ou nous rédigeons ces lignes), tout comme l'on pourrait trouver un peu hussarde son approche sécuritaire, le blocage immédiat de toute opération douteuse est effectivement une réaction logique. Soyons même un peu plus retords : si la mésaventure de Jacob Appelbaum avait été montée de toute pièce, parions que les avocats et attachées de presse de la Citybank auraient eu leurs week-end proprement sabordé. En général, lorsqu'un banquier est frappé de mutisme, c'est que certains mots sont difficiles à prononcer ou sont absents du vocabulaire de la finance moderne et cybernétique. Bientôt une méthode Boecher pour les seigneurs du compte courants ? « Ha et Ka, hacké » ; « Teu et Reu : Troué », « Peu Reu Teu : Pertes » ou « Peu Reu Teu : Pirate » ; « Le Pirate Troue, les Pertes s'Eparpillent ». Répètes après moi... Addendum : selon nos confrères de Silicon, la perte d'information à l'origine de ces compromisions aurait été provoquée non pas par une fuite de la CityBank, mais par un « third-party business ». Une nouvelle affaire CardSystems ?