Cisco reculerait devant les exigences de certains actionnaires de Tandberg
Certes la vidéo conférence est au coeur des prochaines plateformes de collaboration selon Cisco, et c'est pourquoi il avait lancé une offre amicale d'achat sur Tandberg. Mais le californien confirme que les exigences trop élevées de certains actionnaires pourraient bien faire capoter l'affaire.
Contrairement à ce qu'il avait annoncé le 1er octobre, le californien Cisco Systems pourrait finalement renoncer au rachat de Tandberg, constructeur de systèmes de visioconférence, pour 3 milliards de dollars. Dans un billet de blog, Ned Hooper, directeur de la stratégie de Cisco répond à plusieurs rumeurs qui circulent sur le sujet. Elles font état d'un retour en arrière de l'équipementier, inquiet des coûts et des risques liés à cette acquisition, ainsi que de l'absence de justification financière. Ned Hooper rappelle tout l'intérêt que Cisco voit dans le domaine de la vidéo collaborative. "Le marché de la collaboration représente déjà 34 milliards de dollars et la voix en est l'application principale", explique-t-il, "Et nous sommes convaincus que la vidéo sera bientôt au coeur de ce marché, mais gérer la transition entre les deux exige de l'investissement et une dose substantielle d'innovation." Selon lui, il est temps pour Cisco et Tandberg de contribuer à accélérer l'adoption de ces technologies. A condition, toutefois, de ne pas « aller à l'encontre de principes plus globaux de prudence, y compris en termes d'investissement financier. » A ce sujet, les 153,5 couronnes norvégiennes par action proposées par Cisco aux actionnaires de Tandberg correspondaient peu ou prou à la cotation au moment de l'offre. Or, 24% des actionnaires de Tandberg ne semblent pas tentés par l'offre de Cisco. Pour Ned Hooper, la proposition de Cisco est plutôt une proposition de premier choix, supérieure de 38% au prix de l'action Tandberg au 15 juin, date à laquelle l'idée d'une transaction entre les deux sociétés est née. Le conseil d'administration de Tandberg, dans sa totalité, a recommandé à l'entreprise d'accepter cette offre, mais l'opération doit encore être adoubée par 90% des actionnaires avant le 9 novembre. Or, certains d'entre eux, représentant 24% des parts, seraient plutôt enclins à refuser. Ils estiment que le norvégien peut réussir seul, mais ils sont aussi ouverts à des propositions plus élevées, de la part de Cisco ou d'une autre entreprise. Selon une source anonyme, Cisco préfèrerait lâcher l'affaire plutôt que d'augmenter son prix. Sur le blog de Cisco, Ned Hooper précise que les bénéfices de l'acquisition ont bien entendu été au centre de toutes les attentions, mais qu'il en a été de même des risques et des coûts. Ainsi, cette opération constituerait la première acquisition d'une entreprise européenne cotée pour Cisco qui devrait aussi gérer la complexité de l'intégration des activités norvégiennes et britanniques de Tandberg. Par ailleurs, les dépenses liées au taux de change alourdiraient la somme totale dépensée de près de 100 millions de dollars.