Cisco : Chuck Robbins préfère les start-ups internes aux acquisitions
Réputé pour racheter sans discontinuer des start-up afin de récupérer leurs technologies de niche, Cisco va changer d'optique. Il mise sur le développement interne et le co-développement avec des start-ups, pour aller plus vite.
Le nouveau CEO de Cisco, Chuck Robbins, insiste sur la création de petites "start-ups" internes pour l'innovation plutôt que de financer ou d'acquérir des entreprises à part entière, pour développer de nouveaux produits. Chuck Robbins explique que Cisco met en place de petites équipes internes pour "leur donner à résoudre de gros problèmes pointus" dans les zones où l'entreprise veut se développer en priorité, que ce soit en termes de chiffre d'affaires ou de nouveaux produits. Et de citer : les centres de données, la sécurité, le routage, les logiciels programmables, y compris leur automatisation, l'orchestration, le collaboratif et l'analytique pour l'Internet des objets.
"Nous avons testé une idée l'année dernière : pouvons-nous nous inspirer du modèle de spin-in (la création de start-ups par des employés) et le recréer dans un modèle de start-up interne". Cisco vient justement de sortir un routeur programmable. "Ce que vous voyez sortir est le reflet de ce succès. Nous avons pris tous les avantages du spin-in sans les complications liées à la légalité. Nous isolons ces équipes à l'intérieur de l'entreprise, nous créons des environnements similaires, des prestations similaires pour eux en cas de succès et jusqu'à présent, nous sommes amenés à penser que ça va marcher. Je ne voudrais pas exclure la possibilité de miser sur les spin-in dans le futur, mais avec des start-ups internes nous irons plus vite".
Le modèle du spin-in a été très fructueux pour Cisco comme moyen pour introduire de nouveaux produits sur de nouveaux marchés. Mais il crée aussi du ressentiment au sein de Cisco parmi les ingénieurs qui ne sont pas sélectionnés pour participer et être récompensés sur le développement et la vente des produits qu'ils mettent au point.
Des exemples convaincants
À ce jour, Cisco a complété le travail de trois de ses meilleurs ingénieurs, Mario Mazzola, Prem Jain et Luca Cafiero, et du « marketeur » Soni Jiandani avec trois start-ups rachetées : Andiamo Systèmes pour la commutation des SAN, Nuova Systems pour la commutation de centre de données, et Insieme Networks pour du SDN. Tous ces spin-ins se sont transformées en milliards de dollars de recettes pour Cisco (et en milliards pour les fondateurs). On pense au Nexus 9000 et à l'application Centric Infrastructure issue de Insieme. Un point d'inflexion sera atteint dans la seconde moitié de l'exercice 2016 où les ventes des nouveaux Nexus 9000, 3000 et des plates-formes ACI vont compenser la baisse des architectures «historiques» comme le Nexus 7000 et le Catalyst 6500, selon la prévision de Chuck Robbins.
"Ces spin-in sont été très stratégiques pour nous dans certains domaines, mais je crois aussi que nous voyons maintenant des résultats avec certaines de nos start-up internes», explique Chuck Robbins. «Nous isolons ces petites équipes, nous leur donnons ce dont elles ont besoin, nous leur permettons de sortir de l'aspect opérationnel au jour le jour de l'entreprise en se concentrant sur l'innovation.... Je pense que cette méthode est effectivement plus efficace pour nos équipes et je pense qu'elle nous mènera au succès plus rapidement ".
En plus de ses start-up internes, Cisco a investi 2 milliards de dollars dans des start-ups dans le monde entier explique Chuck Robbins. Et des partenariats comme ceux récemment annoncés avec Ericsson et Apple pourraient aider à aligner l'ensemble de ces investissements dans une ligne globale d'assemblage et de développement de produits."Au lieu de regarder les grandes stratégies d'acquisition, le développement conjoint peut apporter des solutions au client très vite", a déclaré Chuck Robbins.
En photo : Chuck Robbins veut passer des spin-in aux start-up internes, un mouvement amorcé avant son arrivée aux commandes