Cinq choses à savoir sur le LTE sans licence
Les opérateurs veulent utiliser le LTE sans licence afin de déborder sur des fréquences gratuites utilisées par le WiFi quand le réseau LTE est saturé. Mais cette idée de partage des canaux soulève quelques craintes.
1. C'est le spectre qui est sans licence, pas le LTE.
Les acronymes sont nombreux : LTE-U (LTE in unlicensed spectrum), LAA (License Assisted Access), MuLTEfire. Ils représentent toutes des formes de LTE permettant d'envoyer des signaux à travers des fréquences sans licence, ouvertes jusqu'à présent au Wi-Fi, au Bluetooth, ou à toute autre technologie proche. Les opérateurs pourraient l'utiliser dès 2016 pour ajouter des fréquences sans dépenser des milliards en achat de licences. Dans un premier temps, le sans licence LTE ne sera utilisé que pour compléter les propres bandes de fréquences d'un opérateur afin que ses clients effectuent des téléchargements plus rapides. Plus tard, il peut envoyer le trafic dans deux directions et même être utilisé par les entreprises qui ne disposent pas de spectre sous licence.
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Les utilisateurs mobiles évoluant dans des endroits très fréquentés comme les stades ou des passages très fréquentés dans la rue doivent partager des canaux, ce qui peut ralentir leurs connexions. Le passage par un hotspot Wi-Fi peut faciliter les connexions. Mais si un opérateur utilise le LTE sans licence, ses abonnés ont accès à plusieurs canaux sans même avoir à changer de réseau. Ainsi, la LTE va souvent permettre d'obtenir plus de performance sur une taille donnée de canal que le WiFi.
3. Certains opérateurs Wi-Fi pensent que cela va ralentir les réseaux sans fil.
Google, l'Alliance Wi-Fi, certains câblo-opérateurs et associations de consommateurs expliquent que le spectre LTE ne s'utilise pas de la même manière que le Wi-Fi, parce qu'il a été conçu pour utiliser des fréquences autorisées. Dès lors, il pourrait ne pas donner aux utilisateurs Wi-Fi le même avantage lorsqu'il y a concurrence sur un canal. Et si les choses deviennent vraiment compliquées, les abonnés LTE peuvent toujours revenir à la bande de fréquence sous licence de l'opérateur, tandis que les utilisateurs Wi-Fi n'ont pas d'échappatoire. Certains critiques disent même que les opérateurs mobiles pourraient délibérément nuire au rendement du Wi-Fi afin que les consommateurs se tournent vers leurs propres services.
4. Certains experts pensent que le Wi-Fi sera suffisant.
Qualcomm a démontré que le LTE sans licence pouvait fonctionner sans nuire au Wi-Fi. Il n'y a donc pas de raison que la nouvelle technologie soit indûment affectée aux réseaux locaux sans fil de proximité, selon Phil Marshall du cabinet Tolaga Research. Une partie du problème est un choc culturel entre les partisans du Wi-Fi et ceux du LTE. Autre point sensible, les câblo-opérateurs proposent le Wi-Fi pour la couverture mobile de leur client, ce qui renforce leur antagonisme avec leurs vieux adversaires, les opérateurs télécoms.
5. C'est juste une question de temps avant que les deux parties concluent une entente.
Malgré des prises de position fortes des deux côtés, tout est négociable, explique Phil Marshall. Chaque côté doit faire juste assez de concessions pour satisfaire l'autre et les opérateurs doivent être capables de déployer du Wi-Fi sans licence, sans objections majeures. Pour sa part, l'Alliance Wi-Fi a indiqué des lignes directrices pour cette coexistence. Un jour, le LTE sans licence sera juste un autre réseau.
En photo : le schéma du LTE sans licence, proposé par Qualcomm