Chiffre d'affaire en baisse de 0,5 % pour France Télécom
France Télécom enregistre une légère baisse de son chiffre d'affaire au premier semestre 2009. L'opérateur l'attribue à un contexte économique défavorable, et au poids des décisions réglementaires.
France Télécom annonçait le 30 juillet ses résultats financiers pour le premier semestre 2009. C'est un chiffre d'affaire en légère baisse (-0,5 %) avec 25,5 milliards d'euros qu'enregistre l'opérateur historique, et qu'il explique par un contexte économique défavorable et par l'impact des décisions réglementaires. Le groupe devrait à l'avenir se diriger vers une plus grande segmentation de ses offres, en s'intéressant notamment à l'entrée et au haut de gamme. Une performance commerciale solide, selon Didier Lombard France Télécom a enregistré à base comparable une baisse de 0,5 % de son chiffre d'affaire. « La performance commerciale de France Telecom au premier trimestre reste solide dans un environnement économique en détérioration, et malgré la régulation. », déclare Didier Lombard, PDG de France Telecom. Voici donc les deux maux de l'opérateur : contexte économique, et impact réglementaire. Une maîtrise stricte des investissements Des résultats corrects qu'il attribue une augmentation de la base client (186 millions, soit +6 %), à une progression de la marge opérationnelle (EDITBA), et à une maîtrise stricte des investissements, dont la réduction vient « d'une optimisation des décisions » et « n'obère pas la croissance future ». Pour le Haut-débit (DSL/3G), il s'agirait d'un ralentissement du marché, et pour le bas débit (RTC/2G) d'un marché arrivé à maturité. Le gel des investissements en fibre optique suite à la décision du multifibre par l'Arcep va aussi dans le sens d'une réduction des investissements. Au final, on passe de 3 à 2,5 milliards d'euros. Le poids des impacts réglementaires Malgré cela, France Telecom enregistre à base comparable au deuxième trimestre 2009 une chute systématique de son chiffre d'affaire par rapport au premier trimestre 2009 dans le domaine résidentiel (-1,7 % en France, et jusqu'à -15,5 % au Royaume-Uni). Côté mobiles, si on peut aussi observer une baisse au Royaume-Uni, en Espagne et en Pologne, le chiffre d'affaire pour la France est en augmentation de 5,5 % . Ce changement de tendance est attribué par l'opérateur aux impacts réglementaires (terminaisons d'appels pour les mobiles, et entre autres la taxe audiovisuelle pour le résidentiel). L'opérateur fait remarquer que « la croissance du chiffre d'affaires en France, Afrique, au Moyen-Orient et des services aux opérateurs internationaux compense en grande partie la baisse dans les autres régions. » Photo : Didier Lombard, PDG de France Telecom (photo: Nicolas Gouhier, abacapress pour Orange) Réduction des coûts et égalité entre les acteurs Gervais Pélissier, directeur financier de France Télécom, a aussi évoqué le plan d'action qu'adoptera France Telecom au second semestre 2009 en France, ainsi que sa stratégie marketing. En ce qui concerne la France, l'opérateur va poursuivre son plan de réduction des coûts, et prendra « des mesures visant à s'assurer d'une égalité de traitement réglementaire entre les différents acteurs de marché ». Il observe une polarisation du marché mobile (offres et terminaux) vers l'entrée et le haut de gamme, qui s'accompagne d'un décollage de l'utilisation des données. Augmenter la durée d'engagement des clients Côté mobiles, l'opérateur souhaite accroître la durée d'engagement de sa base clients contrats, poursuivre sa politique d'offres d'entrée de gamme (via les MVNO), et proposer des offres prépayées segmentées. Côté résidentiel, on devrait s'attendre à un renouvellement des offres triple play et au lancement de services supplémentaires sur la VoIP avec notamment des appels simultanés. Une approche plus segmentée France Telecom optera donc pour une approche plus segmentée (forfaits bloqués, Sim-only, ...), avec des offres plus simples. L'opérateur essaiera de satisfaire à la fois les moins fortunés (abonnement à 10 euros par mois pour les bénéficiaires du RSA, vente de téléphones d'occasion), et les plus fortunés (extension des formules illimitées pour la voix, les données et les SMS). « Il faut être aussi véloce que les opérateurs plus petits, même en période de crise », déclarait ce matin Didier Lombard, qui s'attend à un second semestre proche du premier.